Si le coût de production de l'électricité reste bon marché à la centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord, où se déroule la matinale spéciale d'Europe 1 mercredi, ce n'est pas le cas de tous les sites de production. Dans les futures centrales, les EPR (Réacteur pressurisé européen), la facture monte rapidement.
Un parc de central performant...
La centrale de Gravelines a été construire au début des années 1980. Elle fait partie de ce parc nucléaire français, lancé dans les années 1970 et qui est remarquablement efficace. Les 58 réacteurs assurent aujourd'hui les trois-quarts de notre électricité et à un coût très bas : 42 euros du megawatt-heure. Cela permet à l'électricité française d'être l'une des moins chères d'Europe.
>> À LIRE AUSSI - Contrôles, réacteurs, turbines : plongée au cœur de la centrale nucléaire de Gravelines
... mais vieillissant
Mais ce parc vieillit. Construite en 1977, la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, est la plus ancienne et elle sera fermée d'ici à l'été 2020. Il faut donc désormais se tourner vers l'avenir. Pour cela, un nouveau programme de construction a été lancé avec un nouveau réacteur, dit de troisième génération : le fameux EPR.
Les EPR, une fausse bonne idée
Mais la construction de ces EPR pose de nombreux problèmes. D'abord, parce qu'EDF n'avait plus construit de centrale depuis 20 ans, il faut donc retrouver ses marques. Ensuite parce que ce nouveau réacteur, très complexe, a été conçu après Tchernobyl. Il est donc très sécurisé, voire trop, puisqu'on a le plus grand mal à le faire démarrer.
À Flamanville par exemple, dans la Manche, les travaux ont déjà sept ans de retard et la facture a plus que triplé. L'électricité qui y sera produite sera donc hors de prix, deux à trois fois plus cher. Elle sera surtout plus chère que celle issue de l'éolien ou du solaire. Le temps du nucléaire à bas coût semble révolu.
Le nucléaire a deux avantages de poids
Néanmoins, cette ressource conserve deux atouts décisifs. D'abord la production est continue, contrairement aux énergies renouvelables qui sont alternatives. Or on a besoin d'électricité tout le temps. Ensuite, et cela peut paraître paradoxal, le nucléaire ne rejette pas de CO2. Ces deux raisons poussent la France à continuer dans cette voie. Mais cela va coûter très cher car les centrales existantes devront être prolongées, d'autres vont devoir être construites, les anciennes devront être démantelées... La facture se chiffre en centaines de milliards d'euros.