C'est une tendance significative qui se confirme. Après des années de hausse, le nombre de personnes à la recherche d'un emploi est en baisse. Il y aura, à la fin de l'année, 100.000 personnes de moins inscrites à Pole Emploi qu'en décembre 2018. Mais la France peut-elle maintenir la cadence dans la durée ? Rien n'est moins sûr selon Daniel Fortin, notre chroniqueur économique.
"Ce recul est deux fois plus élevé que celui de 2018, donc le balancier est reparti dans le bon sens : celui d’une lente mais continue baisse du chômage. Alors on peut en effet se dire que ce n’est pas assez, et c’est vrai. Mais il faut quand même souligner que ce reflux se fait malgré une croissance faible : 1,3 % cette année. Or malgré cela, la France crée énormément d’emplois : 263.000 cette année, plus d’un million en quatre ans. C’est beaucoup plus que pendant les Trente glorieuses où l’économie progressait deux à trois fois plus vite. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est la forte amélioration de ce que les économistes appellent 'le contenu en emplois de la croissance'. C’est notamment la conséquence des baisses de charges qui pesaient sur les employeurs.
Mais est-on sûr que le chômage va continuer à baisser ?
Alors non, loin de là. En l’état actuel de leurs prévisions, les économistes tablent sur 153.000 créations d’emplois l’an prochain, ce qui serait un sérieux coup de frein par rapport à cette année. La raison, c’est qu’on ne pourra pas tenir éternellement le rythme actuel des créations d’emplois alors que la croissance ne repart pas franchement. Et puis les entreprises ont toujours beaucoup de mal à recruter dans certains métiers, faute des compétences nécessaires. Au total, même si le taux de chômage est au plus bas depuis dix ans avec 8,5 %, la promesse d’Emmanuel Macron de 7 % de chômeurs à la fin du quinquennat sera difficile à tenir."