«Les salariés qui ont des métiers difficiles vont encore trinquer» : ces pistes d’économies qui vont ricocher sur le pouvoir d’achat des Français

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Margaux Fodéré, édité par Grégoire Allain / Crédit photos : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas via AFP , modifié à
Pour ramener le déficit public à 5% du PIB en 2025, plusieurs pistes pourraient impacter le pouvoir d'achat des Français. Parmi elles, une baisse de la prise en charge des consultations médicales par l’Assurance maladie, entraînant l'augmentation du tarif des mutuelles.

C’est une semaine importante qui commence pour le gouvernement : le projet de loi de finances pour 2025 doit être présenté jeudi en Conseil des Ministres. Pour ramener le déficit public à 5% du PIB l’année prochaine, Bercy prévoit 60 milliards d’euros d’économies. Michel Barnier le martelait la semaine dernière, seul l’Etat, 300 grandes entreprises et une poignée de contribuables seront mis à contribution, à travers des réductions de dépenses ou des hausses d’impôts. Mais ça, c'était avant de savoir que nos factures d'électricité pourraient aussi être impactées par une hausse de la fiscalité. 

Réduction de la prise en charge par l’Assurance maladie

Dans les faits, le plan d'économies que prépare le gouvernement risque de ricocher sur tous les Français. Retraités, actifs ou étudiants, tous ont suivi les annonces du Premier ministre, et pour eux, pas de doute : ces mesures affecteront leur pouvoir d’achat. Au micro d'Europe 1, Anne, 67 ans, en est même convaincue : "Cela va forcément se répercuter sur la population. Comme d’habitude, les inégalités sociales vont se renforcer."

Cette dernière est très préoccupée par les coupes budgétaires dans certains secteurs, comme l’éducation ou la santé. La prise en charge des consultations médicales par l’Assurance maladie pourrait être réduite, de quoi tirer les tarifs des mutuelles vers le haut. "Cela fait longtemps qu’on assite à des dé-remboursements, et des mutuelles ont un coût. Je pense qu’on marche sur la tête. Les salariés qui ont des métiers difficiles vont encore trinquer."

Inquiétude autour des services publics

Même agacement du côté de Bruno, qui anticipe les conséquences de certaines hausses d’impôts ciblées. Celle qui plane sur l’aérien pourrait par exemple entrainer une augmentation du prix des billets. "Vous taxez n’importe quel moyen de transport que ce soit, cela impacte forcément tout le monde, et en priorité les plus petits revenus", regrette-t-il.

Tous les deux craignent une dégradation des services publics. Une crainte légitime, mais pas forcément réaliste, estime l’économiste Anne-Sophie Alsif : "L’objectif du Premier ministre, c’est de faire mieux avec moins, de garder la qualité du service public, tout en essayant d’être plus efficace, donc de réduire les coûts." Il n’est pas certain que tous les Français soient rassurés pour autant.