Plus de trois mois après sa présentation, le projet de loi Travail porté par Myriam El Khomri est toujours aussi contesté. La mobilisation contre le texte a même franchi un nouveau palier avec le blocage des raffineries décidé par la CGT. Pourtant, ce qui ressemble au summum de la contestation n’est en fait qu’un avant-goût de la suite : décidés à faire reculer le gouvernement, les syndicats mobilisés ont déjà prévu de nouvelles opérations pour faire monter la pression jusqu’à une échéance très symbolique : le début de l’Euro de football le 10 juin prochain. Europe 1 dresse le calendrier d’une contestation sur tous les fronts.
Mercredi 25 mai : la SNCF seule concernée. Comme tous les mercredis et jeudis depuis le 18 mai, la CGT et Sud-rail appelle les cheminots de la SNCF à faire grève. Ces derniers contestent la loi El-Khomri mais aussi la réforme de leurs conditions de travail, actuellement en cours de négociation. La SNCF assure néanmoins que les perturbations seront limitées cette semaine : 3 TGV sur 4, 4 RER sur 5 en circulation en région parisienne et en province, 2 TER sur 3 et 6 Intercités sur 10. A la mi-journée, 10,6% des employés étaient en grève, selon un décompte de l'entreprise.
Jeudi 26 mai : une mobilisation sur tous les fronts. C’est le prochain grand-rendez-vous de l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL. Tous appellent à une journée nationale de grève et de manifestation pour protester contre le projet de loi El Khomri. Outre les cheminots et les employés du secteur pétrolier, les dockers seront particulièrement mobilisés ce jeudi : "L'activité sera à zéro dans la plupart des ports", prévient Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération des ports et docks. La CGT appelle également les employés des centrales nucléaires à débrayer dès mercredi soir.
Mardi 31 mai : la SNCF menacée d'une grève illimitée. La CGT appelle à une grève reconductible chaque jour, à partir de mardi soir à 19 heures.
Mercredi 1er juin : la SNCF encore. Comme toutes les semaines depuis la mi-mai, la CGT appelle les cheminots à débrayer mardi et mercredi. Mais ces derniers pourraient être déjà en grève depuis le 31 mai.
Jeudi 2 juin : la RATP ciblée. En plus des deux jours de grève hebdomadaires à la SNCF, les transports seront perturbés en région francilienne. La CGT, premier syndicat à la RATP, appelle à la grève illimitée à partir du 2 juin pour demander la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi Travail.
Du vendredi 3 au dimanche 5 juin : au tour des aéroports. Tous les syndicats de l'Aviation civile appellent à la grève durant le dernier week-end avant que la France accueille l’Euro. Une grève qui n’est pas en lien direct avec le projet de loi Travail puisque qu’il s’agit d’obtenir l'arrêt des baisses d'effectifs et de peser sur la renégociation de leur cadre social et indemnitaire.
Les 8 et 9 juin : bis repetita à la SNCF ? Si le bras-de-fer entre les syndicats mobilisés et le gouvernement persiste, la SNCF pourrait être perturbée par une nouvelle grève de deux jours.
Vendredi 10 juin : le coup d’envoi de l’Euro 2016 perturbé ? A la manœuvre la semaine dernière, les syndicats CGT et FO ont rapidement obtenu gain de cause : la loi El Khomri ne touchera pas au calcul des heures supplémentaires pour les routiers. Les blocages routiers ont depuis cessé mais, malgré cet avantage catégoriel, FO ne s’interdit pas de nouvelles opérations au moment de l'Euro. Le syndicat doit se prononcer en fin de semaine. Sud a également lancé un appel à la grève illimitée à la RATP à partir de ce vendredi.
Mardi 14 juin : la prochaine grosse échéance. L'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL appelle à une neuvième journée de mobilisation nationale. A Paris, un rassemblement unique est déjà prévu. La CGT a en outre lancé un appel à la grève à destination des dockers.