C'est le jour J à Bercy. Ce lundi matin, Bruno Le Maire va prononcer le discours d’inauguration des assises des finances publiques, devant un parterre d’économistes et d’élus. Le ministre de l’Économie s'est engagé devant la Commission européenne à ramener la dette de la France de 111 à 108% du PIB, et à repasser sous l'objectif européen de 3% de déficit public d'ici 2027. Pour cela, il doit concrétiser ses promesses de milliards d’euros d’économies dans le projet de loi de finances 2024, avec des annonces dès ce lundi.
"L’équation est complexe, surtout avec la croissance au ralenti et la volonté de ne pas augmenter les impôts", reconnaît son entourage. La transition écologique, la défense et la santé sont aussi une autre ligne rouge pour le ministre, parce que ce sont trois domaines pour lesquels l’exécutif veut investir davantage.
La politique du logement, trop coûteuse pour des résultats médiocres
Alors Bercy compte sur l’extinction progressive des différents boucliers tarifaires et cible la politique du logement, trop coûteuse pour des résultats médiocres, selon le ministre chargé des Comptes publics Gabriel Attal. Le gouvernement vient d’annoncer la fin de la réduction d’impôt Pinel pour l’investissement locatif, qui coûte près d’un milliard d'euros par an à l’État.
Suppression des niches fiscales sur les énergies fossiles
Par ailleurs, le ministère de l'Économie veut supprimer des niches fiscales sur les énergies fossiles. Malgré la colère du BTP, l’avantage fiscal des utilisateurs de gazole non routier (GNR) vit sans doute ses dernières heures, avec là aussi, un milliard d’euros d’économies par an.
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Les collectivités locales invitées à serrer la vis
Également, les collectivités locales vont être encouragées à serrer la vis pour contribuer à l’effort de désendettement. Enfin, à ce stade, Bercy n’exclut pas totalement de transférer une partie des indemnités journalières de l’Assurance maladie vers les entreprises. Elles coûtent près de 15 milliards d’euros par an à la Sécurité sociale.