L'Unédic, qui gère le régime d'assurance-chômage, prévoit l'indemnisation de 420.000 demandeurs d'emplois supplémentaires fin 2020 par rapport à fin 2019, du fait de la destruction de 670.000 emplois salariés, a-t-elle indiqué mercredi dans un communiqué. En raison "d'un rebond assez fort de l'économie et de l'emploi au 3e trimestre", ses prévisions sont un peu moins pessimistes qu'en juin où l'Unédic s'attendait à 900.000 emplois salariés détruits.
Un déficit d'une "ampleur inédite" de 18,7 milliards d'euros en 2020
Mais, "en lien avec les prévisions de baisse de l'activité (..) l'emploi salarié diminuerait à nouveau au 4e trimestre", note-t-elle. L'année prochaine, "le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés diminuerait de 270.000 grâce aux nouvelles créations d'emploi", ce qui porterait leur nombre à environ 2,9 millions de personnes fin 2021. En raison à la fois de la hausse des dépenses d'allocations et des moindres recettes, l'Unédic enregistrerait un déficit d'une "ampleur inédite" de 18,7 milliards d'euros en 2020, puis de 9,7 milliards fin 2021.
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"Quatre fois plus impactée par une crise"
Pour mesurer l'ampleur du choc sur ses finances, le régime d'assurance-chômage prévoyait en février, avant le confinement pour cause de crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19, un déficit de 0,9 milliard cette année et même un excédent en 2021. Le déficit porterait la dette à 55,5 milliards fin 2020 (contre 38,4 milliards prévus en février), puis à 65,2 milliards fin 2021. Cet accroissement de la dette serait lié pour 57% à l'activité partielle, dont l'Unédic finance le tiers, pour 28% à l'augmentation des dépenses d'allocations chômage et pour 15% aux reports de cotisations et autres moindres ressources liées à la baisse de l'emploi.
L'assurance chômage est en effet "quatre fois plus impactée par une crise" que d'autres régimes de protection sociale, "qui ne sont affectés que sur le volet recettes", rappelle l'Unédic.
En conséquence, pour sécuriser le financement du régime, l'Unédic a procédé à quatre émissions "d'obligations sociales à moyen terme" (en mai, juin, juillet et octobre) qui ont permis de lever 13 milliards d'euros sur les marchés. Le financement à plus long terme du régime d'assurance chômage, ainsi que sa gouvernance, doivent être discutés à partir de la fin de l'année entre les partenaires sociaux et le gouvernement.