LVMH prêt à renforcer sa production aux États-Unis face aux menaces douanières de Trump
Menacé par les hausses de droits de douane voulues par Donald Trump, LVMH envisage d’augmenter sa production aux États-Unis. Bernard Arnault appelle l’Europe à négocier, se disant favorable à une zone de libre-échange. Le groupe traverse un trimestre difficile avec des ventes en recul de 2 %.
Donald Trump menace d’augmenter massivement les droits de douane sur les produits importés. Une stratégie qui vise à inciter les entreprises étrangères, notamment européennes, à rapatrier leur production aux États-Unis. Le groupe LVMH pourrait s’y plier, comme l’a laissé entendre son PDG Bernard Arnault.
Lors de l’assemblée générale du groupe jeudi, Bernard Arnault a affiché son pragmatisme face à ses actionnaires : "Si on se retrouve avec des droits de douane élevés, on a une partie de notre production qui est faite aux États-Unis et on sera amené à augmenter nos productions américaines forcément pour éviter les droits de douane.
L'Europe sous pression
LVMH dispose déjà de trois ateliers sur le territoire américain, dont un au Texas inauguré en 2019 en présence de Donald Trump.
Le patron de LVMH préfère pointer la responsabilité de Bruxelles plutôt que celle de Washington : "Si l’Europe n’arrive pas à négocier intelligemment, il ne faudra pas dire que c’est la faute des entreprises, ce sera la faute de Bruxelles."
Bernard Arnault plaide d’ailleurs pour une désescalade des tensions commerciales, se disant "favorable" à "une zone de libre-échange" entre l’Union européenne et les États-Unis.
Chiffres en recul, incertitudes en hausse
Le contexte est délicat pour le numéro un mondial du luxe. LVMH a enregistré une baisse de 2 % de ses ventes au premier trimestre, à 20,3 milliards d’euros. Cette performance décevante lui a momentanément coûté son statut de première capitalisation boursière du CAC 40, au profit d’Hermès — une perte effacée de justesse jeudi soir.
Face au ralentissement du marché chinois, le marché américain reste stratégique pour LVMH. Et le groupe semble prêt à s’aligner sur les règles imposées par Washington pour y conserver sa place.