C’est une semaine placée sous le signe de la souveraineté : souveraineté technologique, décarbonation, mais aussi souveraineté sanitaire. Ce mardi 12 juin, le président de la République visite un laboratoire en Ardèche et devrait faire des annonces pour relocaliser la production de médicaments essentiels. Il y a urgence : selon l’Union des Syndicat de Pharmaciens d’Officine, il manque près de 3.000 molécules en France. Notre pays dépend de 60 à 80 % de principes actifs faits à l'étranger, en particulier en Chine, selon l’Élysée.
>> A LIRE AUSSI - Médicaments : «Un enjeu de souveraineté», selon Roland Lescure
Certes, il reste encore du chemin à faire, mais les choses avancent doucement. La preuve : depuis la crise du Covid, les relocalisations dans le secteur pharmaceutique, c’est-à-dire les médicaments et les biomédicaments, se sont accélérées.
13 relocalisations pharmaceutiques depuis 2020
Le cabinet d’étude Trendeo en recense treize depuis 2020, au sein d’entreprises qui ont annoncé fermer un site à l’étranger pour le rapatrier en France ou qui sous-traitaient une activité à l’étranger et qui l’ont ramenée dans l’Hexagone. Sur les dix années précédentes, seulement une seule relocalisation avait été recensée. Outre ces relocalisations, le montant des investissements globaux dans la pharmacie augmente aussi, souligne David Cousquer, le fondateur de Trendeo.
"Sur 2009-2019, le secteur pharmacie a investi 400 millions d’euros par an en moyenne. Depuis 2020 on est passé à 2,2 milliards (en moyenne par an, ndlr)". En revanche côté emploi, les gains restent marginaux.
1.500 emplois nets créés
Seulement 1.500 emplois ont été créés depuis 2020, alors que le secteur en avait perdu quasiment 13.000 sur les dix années précédentes. "C’est une situation un peu compliquée notamment où les groupes pharmaceutiques font des suppressions dans leurs activités administratives et de siège, ce qui montre qu’il y a quand même une tendance à la rationalisation", explique David Cousquer.
En ce qui concerne le matériel de santé, la France reste aussi très dépendante de l’étranger. "L’année dernière, nous avons importé 3 fois plus d’aiguilles et cathéters que ceux que nous avons exportés", selon le Haut-Commissariat au Plan.