«700 euros de produits» : les pharmaciens de plus en plus confrontés aux vols et au trafic de médicaments
Les pharmaciens dans la tourmente. Depuis plusieurs mois déjà, la plupart font face à des vols dans les officines. Problème qui pourrait paraître anecdotique, mais qui cause de lourdes pertes financières. Des pharmaciens qui sont également, malgré eux, au cœur des trafics en tout genre, comme le trafic de médicaments. Illustration à Albi.
Cela s'est passé il y a quelques jours ici et cette pharmacienne a dû prendre en chasse un voleur de produits cosmétiques en pleine rue : "Il commence à en mettre dans son sac et il fuit. Là, je cours un peu derrière. Plus loin, il lance le sac. Il dit : 'Je n'en ai rien à faire de vos produits'. On devait être dans les 700 euros à peu près de produits".
Alors, pour se protéger, Valérie Gassier, dans la pharmacie d'en face, fait ce qu'elle peut : "Nous avons tout vidé en rayon. Si je prends une crème à 40 euros, vous n'avez que la boîte vide, parce qu'en fait, ils ont des circuits qui les amènent à les revendre", explique-t-elle.
"C'est vraiment du vol"
Un trafic qui ne se limite pas qu'aux cosmétiques. Bernard Champanet, dans sa pharmacie, doit faire face aux fausses ordonnances : "On a une ordonnance qui ressemblait à une vraie, à laquelle on a changé la date pour obtenir ce médicament, qui est du tramadol, et qui permet aux gens de se shooter. Il y en a qui consomme, mais pour payer le reste, ils vendent aussi. C'est vraiment du vol".
Du vol, car lorsque l'Assurance maladie a posteriori se rend compte que l'ordonnance est fausse, elle demande au pharmacien de rembourser. Avec les cosmétiques, les pertes peuvent atteindre 5.000 euros par an dans certaines officines à Albi.