Les fausses ordonnances coûtent au moins huit millions d'euros de pertes chaque année. Certains spécialistes estiment le chiffre à dix fois supérieur. Nombre de ces fausses ordonnances de médicaments ne sont pas repérées. C'est bien ce que déplorent les médecins et les pharmaciens.

"C'est ma propre ordonnance qui est reprise"

Avant, les fraudeurs volaient tampons et papier à en-tête. Maintenant, à l'ère du numérique, les médecins, comme le docteur Jamel Zékri, découvrent que des ordonnances à leur nom sont parfois falsifiées.

"C'est ma propre ordonnance qui est reprise. Généralement, ce sont des produits stupéfiants qui intéressent les trafiquants. Il y en a certaines qui sont parfaitement faites et dont on n'a pas du tout connaissance. Je pense qu'il doit y en avoir beaucoup qui passent sous les radars", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Un problème de sécurité pour les pharmaciens

Les médicaments de diabétologie ou encore de cancérologie sont particulièrement visés par les fraudeurs. La présidente du syndicat des pharmaciens des Bouches-du-Rhône, Valérie Ollier De Lécluse, doit maintenant s'entraîner à détecter ces fausses ordonnances.

"Il y a l'ordonnance qui est mal faite avec un médecin qui n'existe pas ou qui n'a pas le bon numéro. On a un doute quand ce n'est pas notre patient habituel qu'il arrive sans carte vitale. La police a déjà arrêté des valises qui partaient pour l'étranger, remplies de médicaments payés par la Sécurité sociale, donc par nos impôts, et qui pour autant partent pour un trafic".

Et avec de l'argent en jeu, ces fraudeurs peuvent devenir agressifs. Un problème de sécurité se pose également, selon cette pharmacienne.