La ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, était ce matin l’invitée d’Europe 1. Elle est notamment revenue sur les 35 heures bientôt obligatoires dans la fonction publique. A partir du 1er janvier 2022, aucun agent municipal ne devra travailler moins, sauf dérogation. Or, selon un rapport des préfets, la moitié des mairies ne respectent pas la règle et payent 35 heures des agents qui en travaillent moins. La ministre a dénoncé une forme d’injustice vis-à-vis des autres collectivités et a notamment pointé du doigt la mairie de Paris, La Rochelle ou encore Strasbourg, où les éboueurs justifient ce traitement d'exception.
Les syndicats défendent leur dérogation
Claude est éboueur à Strasbourg. "Je fais 20 heures par semaine mais on est payés 35 heures", explique-t-il. Il touche "pas beaucoup, mais un peu plus que le Smic", 1.500€ nets par mois précisément. Il n'est pas le seul à travailler moins de 35 heures par semaine, comme le confirme Pierre Kuntzmann, le président de la Fédération autonome de la fonction publique territoriale. "Il y a une grande partie des agents qui travaillent moins, mais c’est lié à la pénibilité. Les éboueurs qui travaillent très tôt le matin ou les gens qui travaillent très tard le soir : des horaires atypiques", détaille-t-il.
Et puis, pour tous les travailleurs, dans le public comme dans le privé, il y a aussi une spécificité en Alsace et en Moselle. "Madame le ministre doit méconnaître très probablement le droit local. Le temps de travail est diminué de deux jours : le jour de la Saint-Etienne, le 26 décembre, est un jour férié ainsi que le Vendredi saint", continue le syndicaliste. Mais ces deux jours travaillés en moins n’expliquent pas forcément tout. Les 35 heures hebdomadaires correspondent à 1607 heures par an. Chez les agents municipaux de Strasbourg, il en manque 28 pour être conforme à la loi qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain.