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Margaux Fodere/Crédits photo : Eric Beracassat / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
La traditionnelle revalorisation des pensions de retraite en fonction de l'inflation en début d'année est reportée au 1er  juillet prochain. Cette décision devrait permettre de réaliser trois milliards d’euros d’économies mais inquiète les retraités les plus modestes.

Le voici… le voilà ! Bercy a dévoilé mercredi les contours du budget 2025. Objectif : réaliser 60 milliards d’euros d’économies, et ramener le déficit public à 5% du PIB dès 2025. Au menu : des hausses d’impôts, mais surtout des réductions de dépenses. Et parmi les mesures pour réduire les dépenses sociales, une en particulier retient l’attention : le report de la revalorisation des pensions de retraites de base. Elle aura finalement lieu au 1ᵉʳ juillet et non au 1ᵉʳ janvier. Cette décision devrait permettre de réaliser trois milliards d’euros d’économies. Mais elle fait déjà grincer des dents les retraités.

Revalorisation du SMIC avancée et celle des retraites reportée

"Ni surpris, ni pas surpris. Je dirais qu’on ne nous laisse pas trop le choix. On est un peu une variable d’ajustement pour le gouvernement si on peut dire". Résignation et lassitude pour Rémi, retraité et membre de l’Association Nationale des Retraités, à l’annonce du décalage de la revalorisation des retraites de base. Il faut dire que 24h seulement après l’annonce, à l’inverse, d’une revalorisation anticipée du salaire minimum, la pilule passe mal pour certains de nos aînés.

Cyril Chabanier est le président de la CFTC : "Nous avons eu un geste positif du premier ministre avec l’anticipation de la revalorisation du SMIC, au 1ᵉʳ novembre , qui était un signe positif. Et là, on a l’impression que quasiment en contrepartie, il fait payer cette revalorisation aux retraités en décalant de 6 mois".

Inquiétude sur les retraités les plus modestes

Dans notre pays, les retraités ont un niveau de vie médian légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population. Mais tous les deux s’inquiètent des conséquences d’une mesure non ciblée. Pour Cyril Chabanier, un geste peut être demandé, mais seulement aux retraités les plus aisés.

"On veut bien accepter qu’il y ait un effort de la part des salariés, des entreprises et des retraités les plus aisés qui eux peuvent absorber soit un recul, soit une hausse d’impôt. Mais on ne peut pas l’accepter pour quelqu’un qui a 1000 ou 1200 euros de retraite. Comment vous allez expliquer à quelqu’un qui a 1000 ou 1200 euros de retraite et qui a du mal à remplir son frigo que la revalorisation qu’il aurait dû avoir au mois de janvier, il l’aura au mois de juin ? Ce n'est pas possible".

De son côté, Bercy tient à préciser qu’il ne s’agit pas d’un gel, mais seulement d’un report. Au 1ᵉʳ juillet, la revalorisation des retraites de base devrait ainsi avoisiner 1,8%, au niveau de l’inflation