Pierre Moscovici était l'invité du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1 1:20
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Ariel Guez , modifié à
Invité dimanche du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1, Pierre Moscovici est revenu sur les importantes dépenses publiques qui suivent la crise sanitaire. Interrogé sur le remboursement de la dette, le premier président de la Cour des comptes explique qu'il "doit toujours" se faire.
INTERVIEW

La dette des Etats doit-elle être remboursée ? Oui, répond au micro d'Europe 1 Pierre Moscovici. Invité du Grand Rendez-vous dimanche, le premier président de la Cour des comptes est revenu sur l'endettement de nombreux pays après une crise sanitaire importante, et alors que se déroule une crise économique majeure.

"Je crois qu’une dette doit toujours être remboursée. Je ne crois pas à la dette perpétuelle, celle qui finit par s’annuler. Je ne crois pas à la monétisation absolue de la dette, je pense que la Banque centrale européenne fait tout ce qu’il faut, mais il faut aussi une limite à la fin, qui est celle de son mandat", a déclaré l'ancien commissaire européen.

"Il est très important que la dette soit finançable"

"Je ne crois pas non plus à la mutualisation absolue de la dette", argue Pierre Moscovici. "Je pense qu’il faut une mutualisation de la dette appuyée sur le budget européen", dit-il, saluant ce qui a été décidé par les États membres de l'Union européenne. "Je pense que ce sont des tabous qui tombent à Berlin ! Ce sont des percées absolument décisives pour l'Europe, on ouvre une nouvelle page", s'est réjoui le premier président de la Cour des comptes, en référence à l'Allemagne, qui accepte de mettre de côté sa doctrine de rigueur économique.

"Mais attention, in fine, la dette se rembourse", assure-t-il. "Dès lors, il est très important qu’elle soit finançable sur le moyen terme et que la crédibilité du pays soit garantie", prévient Pierre Moscovici, estimant qu'il faut que la France "poursuive un sentier de réformes" et "n'augmente pas davantage" sa dette. 

Car avec les plans d'aides, la dette française est estimée à près 120 % du PIB. "C'est un niveau déjà très élevé", pointe le premier président de la Cour des comptes. "Il faut que nous gardions un œil là-dessus. La Cour est aussi là pour travailler sur cette soutenabilité à moyen terme de la dette publique. Faisons en sorte, tout de même, de ne pas oublier qu’une dette est une dette et que ça se rembourse".