L'objectif est clair : trouver des emplois aux chômeurs de longue durée. Dans une interview publiée vendredi dans Le Parisien, la ministre du Travail Élisabeth Borne affirme que le gouvernement va lancer "un plan inédit sur les chômeurs de longue durée" en finançant les entreprises qui formeront pendant plusieurs mois ces demandeurs d'emploi. "Les chefs d'entreprise nous disent qu'ils ont des postes pour lesquels ils ne trouvent pas de salariés", assure la ministre, qui dit aussi vouloir "développer la mise en situation en entreprise en donnant des moyens aux employeurs qui le souhaitent pour qu'ils forment ces demandeurs d'emploi". Mais que pensent les entreprises de cette annonce ? Invité d'Europe 1, Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CPME, cette formation directement par les entreprise est "quelque chose qui fonctionne très bien".
"Le besoin de main d'œuvre est très important"
Avec ce dispositif, "on inverse le sens des flèches", décrit-il. "Plutôt que de former quelqu'un et ensuite de réfléchir à lui trouver un emploi, on identifie déjà une offre d'emploi existante et on propose à quelqu'un qui présente un certain nombre de compétences pouvant correspondre à ce job de se former pour être parfaitement en adéquation avec cet emploi proposer à la sortie."
"C'est quelque chose qui marche très bien", insiste Jean-Eudes du Mesnil, "ça fonctionne dans plus de 90% des cas". Conséquence : "C'est quelque chose que les employeurs plébiscitent parce que ça répond à leurs besoins", poursuit l'invité d'Europe 1. "Et le besoin de main d'œuvre aujourd'hui est très important."
Des entreprises peinent à recruter
Ce renforcement du dispositif ne réglera pas tout, "mais pourra aider certaines entreprises, prévoit le secrétaire général de la CPME. Car aujourd'hui, "on est dans une situation vraiment paradoxale que les entreprises ont de plus en plus de mal à comprendre", avec "plusieurs millions de personnes indemnisées par Pole Emploi, plus d'un million et demi de chômeurs de longue durée, et dans le même temps, dans le secteur des services et de la construction, une entreprise sur deux qui cherche à recruter n'y arrive pas". Plus grave encore, détaille-t-il, "la moitié d'entre elles renoncent à ces recrutements, à ces marchés, à la croissance."
Ainsi, "tout le monde est perdant", déplore Jean-Eudes du Mesnil, "donc il faut à tout prix mettre fin à cette spirale infernale".