Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a estimé mardi qu'il y avait "trop" d'aides sociales en France, jugeant légitime de "revoir" certains dispositifs, en particulier ceux censés favoriser le retour à l'emploi, selon lui trop peu "incitatifs".
Des aides "contradictoires". "Il y a beaucoup" d'aides sociales en France, a déclaré Gérald Darmanin sur RTL, évoquant la coexistence de nombreux dispositifs nationaux et locaux. "Ce qui est certain c'est qu'il y en a trop" et "qu'elles sont parfois contradictoires", a-t-il ajouté.
Des "trappes à inactivité". Interrogé sur les intentions du gouvernement sur ces aides, le ministre a tenu à distinguer deux types de prestations. "Il y a des aides sociales aujourd'hui pour les gens qui sont cassés par la vie", a-t-il détaillé, citant les allocations handicapées et le minimum vieillesse. "Ce sont des aides sociales légitimes que nous augmenterons". Et puis "il y a des aides sociales" attribuées lorsqu'on est "entre deux périodes d'activité, et malheureusement elles ne sont pas incitatives pour sortir de cette période d'inactivité", a poursuivi Gérald Darmanin, évoquant l'existence de "trappes à inactivité".
La prime d'activité dans le viseur du gouvernement ? Nous devons réfléchir "à notre système social notamment sur ce deuxième point", a insisté le locataire de Bercy, citant une nouvelle fois l'exemple de la prime d'activité, attribuée aux travailleurs à revenus modestes. "En 2016, quand elle a été créée", son coût était de "quatre milliards d'euros". "Aujourd'hui, c'est six. En deux ans, il y a eu deux milliards de prime d'activité en plus alors qu'on a une croissance économique et des créations d'emplois. Il y a un système qui fonctionne mal".
Un rapport très attendu. Le gouvernement, qui doit recevoir dans les prochaines semaines le très attendu rapport du Comité action publique 2022 (CAP22), listant les pistes d'économies possibles sur la sphère publique, s'est engagé de son côté à "faire des choix structurants" sur les aides sociales, sans autre précision.