Il n'y a pas que Boeing qui traverse des turbulences ces derniers jours. Le géant européen Airbus vient d'annoncer qu'il revoyait ses objectifs 2024 à la baisse. Conséquence directe sur les marchés financiers : l'action a chuté de 9,4% ce mardi. L'avionneur européen a indiqué qu'il ne serait pas en mesure de respecter la feuille de route fixée en début d'année : 770 avions livrés contre 800 annoncés auparavant.
Un changement essentiellement dû aux difficultés persistantes de la chaîne de fournisseurs d'un secteur durement frappé par le Covid, mais qui est reparti très fort, presque trop vite. Pourtant, 770 avions, c'est assez loin du record de 2019, mais cela reste 35 de plus que l'an dernier.
Des problèmes de main d'œuvre
Mais sa progression est freinée par de multiples causes qui impactent des pièces, comme les moteurs ou les cabines livrées par des sous-traitants. "Il y a une pression forte sur les matières. Ensuite, il y a une pression très forte sur la partie main d'œuvre couplé au fait d'un problème d'explosion des coûts", explique Eric Schulz, consultant et ancien dirigeant d'Airbus, au micro d'Europe 1.
"Donc, aujourd'hui, on a beaucoup de sous-traitants d'Airbus qui sont dans l'incapacité financière de trouver les ressources pour monter en cadence", ajoute-t-il. Si la situation durait, la méfiance pourrait commencer à s'installer du côté des compagnies aériennes, même si Airbus a encore de la marge, selon Jérôme Bouchard, spécialiste aérien au cabinet Oliver Wyman.
Un carnet de commandes qui déborde
"Un retour à la normale n'est pas à attendre avant 3 ou 4 ans pour avoir de nouveau un ciel sans nuage au-dessus de tous ces fournisseurs. Le nombre d'avions commandés, mais pas encore livrés d'Airbus, n'a jamais été aussi haut ! On parle de plus de 8.500 unités", commandées, confie-t-il.
Ainsi, le carnet de commandes est rempli pour les 10 à 12 prochaines années à venir, selon la cadence que pourra fournir le constructeur.