«On accuse un déficit d'un million d’euros», les festivals en forte difficulté économique
De retour avec du public après deux ans d'absence, les festivals connaissent pourtant une situation économique compliquée. Si les gros festivals s'en sortent tant bien que mal, pour les autres, c'est plus compliqué. Le festival Musilac n'est par exemple pas sûr de revenir pour une nouvelle édition en 2023.
Les festivals sans restrictions sanitaires sont de retour cet été. Tous ces concerts géants sont ravis de revenir sur le devant de la scène et d'accueillir de nombreuses personnes venues s'amuser. Une bonne nouvelle pour les organisateurs, particulièrement marqués après la crise du coronavirus. Pour eux et surtout leurs finances, l'enjeu est vital.
Musilac en grand danger
Car ces deux années ont laissé des traces dans les caisses des organisateurs. Leur économie est sur le fil du rasoir. Et si certains festivals font le plein, pour d'autres, c'est plus compliqué, entre la concurrence, la crise du pouvoir d'achat, le coronavirus et le phénomène des piqûres .
Le festival de Musilac en Savoie - qui s’est terminé dimanche 10 juillet - n’a vendu que 80.000 places sur 100.000 possibles. "Musilac accuse un déficit d'un million d’euros, ce qui nous met dans une position de ne pas être sûrs du tout d’être encore vivant en 2023 et les années qui viennent", explique Rémi Perrier, le cofondateur de l’événement.
Faire le plein est désormais obligatoire
Pour ne pas perdre d’argent ou survivre, un festival doit donc vendre toutes ses places ou presque. Les mastodontes de l'été font le plein comme l'Hellfest, les Solidays, les Francofolies ou encore les Vieilles Charrues, un impératif économique dorénavant pour son patron Jérôme Tréhorel. "En situation normale, le festival devait vendre des billets à hauteur de 90 ou 95 % des jauges afin d’équilibrer. Avec le double impact d’inflation et de pénuries, on est autour de 10, 20 à 30 % d’augmentation selon nos secteurs d’activités, ça veut dire que même en étant complets, le festival des Vieilles Charrues est en risque", analyse-t-il.
Et avec l’augmentation exponentielle du cachet des artistes, la plupart des festivals dépassent leurs budgets, à tel point qu’ils ne sont pas tous sûrs de pouvoir continuer en 2023.