L'apprentissage connait un essor dans tous les domaines. Photo d'illustration. 1:47
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Emmanuel Duteil, Aurélien Fleurot, édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
L’emploi des jeunes se porte mal, en particulier en raison de la crise du coronavirus. Pourtant, malgré ce constat, les chiffres de l’apprentissage battent des records. Dans l'automobile, comme ailleurs, cette pratique est de plus en plus répandue et recherchée.

La rentrée 2020 est la meilleure de l'histoire pour l'apprentissage, selon le ministère du Travail. Alors que la France est en pleine crise économique et sanitaire en raison du coronavirus, cette pratique a battu tous les records malgré les mauvais chiffres de l'emploi des jeunes. Deux explications peuvent être avancées. D'abord, une nouvelle manière de compter le nombre d'apprentis. Ensuite, l'intérêt financier que peuvent présenter ces derniers pour des entreprises qui sont, justement, dans une situation complexe. Les profils des jeunes recrutés en font aussi des candidats de choix pour les sociétés qui les embauchent. 

Une année record

Sur toute l'année 2020, 495.000 contrats ont été signés, ce qui représente une augmentation de près de 40% par rapport à 2019. L'explication est d'abord technique : une partie de la hausse s'explique par un transfert au sein de l'alternance entre contrats de professionnalisation et apprentissage.

Au delà de cela, la pratique a réellement suscité un fort intérêt l'an dernier. Le calcul des entreprises est simple : le coût est aujourd'hui quasi nul. Le gouvernement a en effet mis en place des primes pour inciter, notamment les PME, à en recruter. Une stratégie payante puisque dans l'automobile, par exemple, selon les chiffres du CNPA, le nombre d'apprentis formés en 2020 a grimpé de 12 %.

La passion des jeunes...

Dans ce secteur comme dans d'autres, la passion s'en mêle souvent. Anthony, 20 ans, est en première année de BTS maintenance des véhicules, mais il bricole des moteurs depuis ses 12 ans. Cette voie était une évidence pour lui. "C'est ma passion, depuis tout petit, j'ai toujours su que je voulais aller dans cette branche là. Je me suis lancé. Je ne regrette pas du tout", explique-t-il. Il est convaincu qu'avec l'électrification des voitures, il y aura de nouveaux besoins.

Même cursus et même constat pour Léa, 20 ans elle aussi. Elle a d'abord tenté des études de médecine avant de se diriger vers la mécanique. Désormais, elle peut même donner quelques conseils à son père, formé, lui, au moteur thermique. "On en apprend plus sur ce qui évolue. Du coup, j'ai plus de connaissances, par exemple, que mon père qui parfois en connait un peu moins que moi sur les hybrides et électriques", raconte-t-elle.

...et l'intérêt des recruteurs

Et cette envie qui anime les jeunes plait aux recruteurs. Alexandre Monfort, directeur général adjoint du groupe Horizon, considère que "l'apprentissage est toujours la filière d'excellence : nous avons des jeunes dont on a pu tester la motivation. On a la perspective de les voir évoluer et d'avoir de belles trajectoires de carrière". Dans son groupe, 10% des effectifs sont effectivement apprentis ou alternants.

Seul problème, tout ne fonctionne pas parfaitement. Certains secteurs attirent moins que d'autres et les profils des candidats ne sont pas toujours ceux espérés. Ceux qui en profitent le plus sont les élèves bac et plus, ce qui peut laisser penser à un petit effet d'aubaine. D'où l'alerte du ministère du Travail : il faut être attentif à développer l'apprentissage sur tous les métiers où il est la seule voie d'entrée.