Il n'y aura finalement pas de salariés polonais sur le site PSA de Hordain. Les ministres de l'Économie et du Travail avaient fait savoir aux dirigeants du groupe automobile français, vendredi, qu'ils ne souhaitaient pas que cette décision entre en vigueur. Samedi, Carlos Tavarès, le patron de PSA a prévenu Bruno Le Maire qu'il renonçait à faire venir des ouvriers d'une usine polonaise pour remplacer 500 intérimaires du site d'Hordain, dans le Nord.
Une décision politique
Si Carlos Tavarès s'est engagé à revenir sur ce projet, lors d'une conversation téléphonique avec le ministre de l'Economie, c'est parce que la portée symbolique de cette venue de salariés polonais du groupe PSA sur un site français ne passait pas, ni auprès des syndicats ni auprès du gouvernement. Bercy parle d'une discussion constructive. Il s'agit aussi d'une décision politique prise par le constructeur puisque jusque-là, il expliquait faire de preuve de rationalité économique.
Les salariés polonais du groupe PSA, qu'il souhaitait faire venir, sont actuellement sans travail puisque leur usine n'a quasiment pas redémarré son activité. L'idée était donc de les faire venir pour trois mois sur un autre site du groupe, à Hordain, dans le Nord, là où les commandes de véhicules utilitaires sont nombreuses. Le groupe privilégiait le statut à la nationalité sa main d'oeuvre afin de faire des économies, dans l'attente du redémarrage de l'usine polonaise. Mais cette logique n'a pas tenu face à l'émoi suscité par ce projet, en plein crise de l'emploi en France.
"Il y a encore beaucoup de questions qui se posent"
Franck Théry, secrétaire général de la CGT PSA Hordain reste néanmoins prudent. "Dire que c'est une bonne nouvelle c'est encore prématuré, parce qu'on n'a pas encore les tenants et les aboutissants de cette décision sur comment on va faire pour assurer l'équipe de nuit. Est-ce que ça va être des CDD, des intérimaires ? Est-ce que la direction va embaucher en CDI, demander de la main d'oeuvre sur d'autres sites en France ?"
Une incertitude qui l'inquiète toujours. "La direction pourrait aussi annoncer demain que ce sont des salariés de Poissy, de Metz, de Sochaux ou d'autres sites de France qui viendrait sur le site d'Hordain. Tavarès n'a pas renoncé à son projet global. Il a reculé, sous la pression médiatique pour le site PSA à Hordain. Donc aujourd'hui il y a encore beaucoup de questions qui se posent".