C'est un nom très connoté, honni depuis des décennies des défenseurs de l'environnement, mais qui va disparaître... Oubliez donc Monsanto, racheté jeudi par le groupe allemand Bayer pour 54 milliards d'euros. Bayer devient ainsi le numéro un mondial des semences, engrais et pesticides.
Exit Monsanto. Invité de la Matinale d'Europe 1 vendredi, Franck Garnier, PDG de Bayer, a justifié ce choix d'effacer cette marque si décriée, sans revenir sur les polémiques passées. "Bayer est engagé depuis le début de son histoire dans la santé humaine, animale et dans l'agriculture. Pour nous, il était indispensable de faire en sorte que ce soit ce nom qui perpétue l'histoire du groupe", a-t-il déclaré.
"Transparence, écoute, dialogue". Pour autant, en faisant cette acquisition, le groupe allemand n'envisage pas d'être pénalisé par la réputation sulfureuse de Monsanto. La volonté de transparence semble donc placée au cœur de leur stratégie de communication. "Le groupe auquel j'appartiens a développé tout au long de son histoire des valeurs de transparence, d'écoute, de dialogue, de responsabilité. Nous avons été la première société, à la fin de l'année dernière, à lancer un site sur lequel vous pouvez trouver tous les résumés de nos études sur les produits phytosanitaires. Nous serons exemplaires en terme de transparence sur tous les produits que nous allons récupérer avec l'acquisition de Monsanto", a assuré Franck Garnier sur Europe 1.
Pas de solution "universelle" pour remplacer le glyphosate. Fin mai, l'Assemblée nationale a rejeté des amendements qui visaient à graver dans la loi agriculture et alimentation la sortie du glyphosate en 2021, le gouvernement voulant trouver d'abord une solution de remplacement pour les agriculteurs. Au-delà de ce délai, une loi pourrait être votée, avait alors indiqué le ministre de l'Agriculture. L'herbicide, cancérogène probable, est le principe actif du Roundup créé par Monsanto. Pour le PDG de Bayer, il sera très difficile de mettre sur le marché des solutions alternatives d'ici trois ans. "Il n'y aura pas de solution universelle, mais nous y travaillons. Nous aurons travaillé sur des solutions sur un certain nombre d'usages. Mais sur certains, il n'y aura pas de solution alternative. Le gouvernement a dit qu'il ne laisserait pas les agriculteurs sans solution, donc qu'il pourrait y avoir des dérogations", a-t-il enfin rappelé.