L’information, divulguée dimanche, avait fait l’effet d’une bombe dans le monde économique. En proposant à Engie de racheter ses 29,9% de participation dans Suez, Veolia dévoilait son intention d’avaler son concurrent pour créer un géant économique dans le domaine de l’environnement. L’opération, surveillée de près par l’Etat français, a été jugée "particulièrement hostile" par le directeur général de Suez, Bertrand Camus. Au-delà des inquiétudes sur l'emploi et sur le respect de la concurrence, c'est aussi le prix de l'eau consommée par les Français qui est sur la table. "Je suis formel là-dessus", a affirmé Antoine Frérot sur Europe 1, jurant s'engager à "ce que les Français ne payent pas leur eau plus cher".
Antoine Frérot parle en fait là au nom de Meridiam. Car c'est en fait ce fonds français spécialisé dans les infrastructures qui reprendrait la branche Eau de Suez si le rachat aboutissait. Il s'agit par cette manoeuvre d'éviter que le projet se heurte aux règles antitrust, comme une première fois en 2012. "Mon partenaire Meridiam - non seulement pour l’activité qu’il va reprendre - s’engage à garder tous les emplois, mais il s’engage également à ce que les Français ne payent pas leur eau plus cher. Et il s’engage même à créer de nouvelles innovations pour améliorer encore la qualité du service", a insisté le PDG de Veolia.
"J’ai bien sûr confiance dans l’accord de tous"
Mais nous n'en sommes pas là. Il va d'abord falloir convaincre le gouvernement. Antoine Frérot a rencontré Jean Castex mercredi pour l'ui expliquer le projet. A-t-il convaincu le Premier ministre ? "Comme le projet est le meilleur qu’on puisse trouver, j’ai bien sûr confiance dans l’accord de tous", a répondu dans un sourire le PDG de Veolia. "Ce projet, pourquoi il est de mon point de vue, imbattable ? Il est 100% français, 100% emploi, et il propose un avenir industriel qui donne de l’élan pour au moins dix ans à toutes ses équipes."
Mais faudra aussi convaincre Suez, et ce n'est pas gagné. L’opération a ainsi été jugée "particulièrement hostile" par le directeur général de Suez, Bertrand Camus. "Je lui réitère mon invitation à discuter de ce magnifique projet", ne s'est pas démonté Antoine Frérot. "On peut le faire ensemble, on doit le faire ensemble. Ce projet convoque 100% des talents des deux entreprises. Je crois pouvoir lui dire qu’il y a de la place pour tous et que c’est un projet qui va créer de l’élan et de l’enthousiasme pour 270.000 salariés."