La Fonderie de Bretagne (FDB), l'usine qui appartient au groupe Renault et qui est située à Caudan, dans le Morbihan, ne fermera pas, ont annoncé la direction et la CGT vendredi à l'issue d'un CSE extraordinaire à Lorient. Près de 400 emplois étaient menacés. "Pas de fermeture de FDB, pas de projet de repreneur FDB!", a lancé Mael Le Goff, représentant de la CGT, à des employés parfois en pleurs.
"Je vous confirme que la fonderie ne fermera pas", a également déclaré Laurent Galmard, directeur général de FDB, alors que Renault a présenté un plan d'économies sur trois ans prévoyant la suppression d'environ 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France.
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"C'est une victoire mais pas une victoire finale"
À l'issue de la prise de parole de Mael Le Goff, plusieurs employés et militants de la CGT ont scandé "on a gagné! on a gagné!" devant les grilles de la sous-préfecture. "Cette semaine a été une semaine de lutte! Maintenant le plus dur reste à faire, un projet à construire, on sait tous que le marché auto se pète la gueule, il va falloir trouver à se diversifier", a lancé le représentant de la CGT.
"C'est un sursis, on en est conscient. C'est une victoire mais pas une victoire finale. On sait que chez Renault et dans le monde de l'automobile rien n'est acquis", a-t-il ajouté, indiquant que la production reprendrait "la semaine prochaine". L'accès à l'usine était bloqué depuis lundi par les grévistes.
Lancement d'une "étude stratégique" sur la FDB
Le directeur du site a également indiqué qu'une "étude stratégique" sur la FDB allait être lancée. "Nous allons regarder l'ensemble des pièces faisables en fonte pour le marché automobile, au sens large du terme, les machines agricoles, le gros camion, le bus... Nous ne sommes pas fermés à une exploration de diversification de nouveaux marchés, c'est la condition nécessaire pou rendre la fonderie de Bretagne rentable", a ajouté Laurent Galmard. Selon la CGT, la FDB livre 95% de ses pièces à Renault et 5% à BMW.
Le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard (PS) a salué cette annonce sur twitter. "J'ai eu ce matin Jean-Dominique Sénard, PDG de #Renault. Je confirme que l'annonce de ce matin donne du temps, mettons le à profit pour construire ensemble un avenir à Fonderie de #Bretagne. Sans la mobilisation collective nous n’en serions pas là", a-t-il estimé.
Plusieurs responsables politiques bretons ont écrit une lettre au Premier ministre, estimant "inacceptable" une fermeture ou une cession de l'usine. Implantée depuis 1965 à Caudan, la Fonderie de Bretagne, reprise en 2009 par Renault, produit des pièces de fonderie brutes et usinées pour l'industrie automobile.