La valse des syndicats continue ce mercredi à Matignon, avec en ligne de mire le retrait de la réforme des retraites. Mais pas seulement. Sophie Binet, leader de la CGT, dernière reçue par Élisabeth Borne, compte exiger une indexation des salaires sur l'inflation, en prenant l'exemple sur la Belgique. Néanmoins, ce système comporte des limites.
Un modèle avec quelques failles
En Belgique, les salaires de tous les travailleurs sont indexés sur l'inflation. Quand les prix augmentent, les rémunérations suivent. L'indexation sur l'inflation à partir de 2 % de hausse des prix. Selon les estimations, le taux d’inflation annuel moyen pourrait être de 4,5 % cette année, contre 9,6 % en 2022.
Pour Sophie, cheffe d'entreprise d'une société de cosmétiques bio en Belgique, c'est une charge conséquente à prendre en considération. "En plus, je fais en sorte que cette charge complémentaire soit absorbée par le résultat", explique la cheffe d'entreprise. Catherine, gérante d'une conserverie bruxelloise, a dû augmenter le prix de ses confitures. Elle craint une perte de compétitivité. "Le consommateur, très clairement, est en train de changer ses habitudes. Nous sommes obligés de conquérir d'autres marchés", ajoute Catherine.
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Mais pour Bruno Colmant, économiste, ce système reste nécessaire : "L'indexation des salaires est considérée comme étant le mur mitoyen de cette même concertation sociale pour éviter des discussions inutiles par secteur, par entreprise et même au niveau national." En face, pour le Fonds monétaire international, ce système accentue le déficit budgétaire de la Belgique.
Pour aider les entreprises, le gouvernement belge a décidé de réduire les charges patronales lors des deux premiers trimestres de 2023, mais ce n'est pas toujours suffisant.