Le gouvernement a présenté lundi un plan d'investissements de 100 millions d'euros dans les lycées militaires d'ici à 2025 afin de moderniser leurs infrastructures vieillissantes et d'élargir leur offre d'enseignement.
Donner un "coup d'accélérateur". "Ce plan vise à améliorer les conditions matérielles d'accueil des jeunes, avec un véritable coup d'accélérateur en termes d'infrastructures", a déclaré la secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq. "Il vise aussi à élargir l'offre de formation, avec l'introduction de filières technologiques en 1ère et Terminale et des BTS en post-BAC" adaptés aux besoins des armées, notamment en cyberdéfense, électronique et maintenance aéronautique", a-t-elle ajouté. Geneviève Darrieussecq s'est rendue lundi, jour de rentrée scolaire, dans l'un des six lycées militaires, le Prytanée de La Flèche, dans la Sarthe, où de premières rénovations d'urgence ont été engagées cet été sur un internat.
Plus de 4.300 élèves dans six établissements. Les six établissements comptent 4.360 élèves répartis entre collège, lycée et classes préparatoires aux grandes écoles militaires. Ils sont situés à Saint-Cyr l'École, Autun, La Flèche, Aix-en-Provence, Brest et Grenoble. Parmi les 3.000 jeunes en pré-BAC, 70% sont des enfants de militaires et d'agents civils des Armées dont les missions impliquent de fortes contraintes de mobilité. Ces établissements, financés par le ministère des Armées, accueillent aussi des enfants d'autres fonctionnaires (15% des effectifs), de même que des élèves boursiers (15%) issus de quartiers défavorisés dans le cadre du plan "Égalité des chances".
Ils sont encadrés par des militaires, emploient des enseignants et suivent les programmes de l'Éducation nationale mais fonctionnent chacun "dans leur coin", pour le compte de leur corps d'armée (Terre, Air ou Marine) respectif, explique-t-on au ministère. "On va leur donner plus de visibilité [et d'homogénéité] en mettant en oeuvre progressivement un règlement commun, un portail commun et un dossier d'inscription commun", a précisé Geneviève Darrieussecq.
La lutte contre le harcèlement des filles. La secrétaire d'État, comme la ministre des Armées Florence Parly, se disent par ailleurs déterminées à lutter, avec exclusions et sanctions à la clé, contre le harcèlement visant les filles dans les prépas militaires. Selon des témoignages chocs publiés en mars par le quotidien Libération, les "tradis", un petit clan ultraconservateur d'élèves, sévissent depuis des années à la prépa de Saint-Cyr, voie royale vers les carrières d'officiers, avec vexations, insultes et humiliations en vue de "broyer les ambitions" des jeunes femmes.
"Les traditions, c'est bien, mais il faut que tout cela soit fait dans un cadre classique, avec des encadrants informés de ce qui se passe, et que ce soit des traditions positives et pas des passages de tradition qui porteraient atteinte à la mixité ou créeraient des exclusions de certaines personnes", a martelé la secrétaire d'État. Ces établissements doivent rester des "lycées d'excellence académique et comportementale", souligne Geneviève Darrieussecq, en rappelant leurs performances exceptionnelles au bac (99% de réussite en 2018, dont 78% avec mention et 18% avec mention très bien).