Le ministre des Finances Michel Sapin a jugé "dommageable" mardi la hausse de rémunération du dirigeant de PSA Carlos Tavares, qui a atteint plus de cinq millions d'euros en 2015, précisant que l'Etat, présent au Conseil d'administration du groupe automobile, avait "voté contre".
Une rémunération doublée par rapport à 2014. "Nous avons souhaité que nos représentants votent contre", a indiqué sur France Inter Michel Sapin, confirmant une information du quotidien Les Echos. "Si nous étions dans une entreprise où l'Etat a 30%, ou 40%, ou 50%" de participation, ça aurait bloqué", a ajouté le ministre, regrettant que les autres actionnaires n'aient pas adopté cette position.
Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, dont l'Etat est le premier actionnaire aux côtés de la famille Peugeot et de Dongfeng avec 14% de participation, a gagné l'an dernier 5,24 millions d'euros, selon des documents publiés vendredi. Il s'agit du double de la rémunération de l'année précédente, qui s'était élevée à près de 2,75 millions d'euros.
"Un effort" qui doit "être partagé". Cette hausse, "c'est dommageable, chacun le voit bien", a estimé Michel Sapin. "On est à un moment où l'effort est nécessaire, il faut qu'il soit à peu près partagé. Je dis bien à peu près parce qu'on est là sur des sommes tellement considérables qu'on finit par ne même pas comprendre de quoi il s'agit", a-t-il ajouté. Carlos Tavares a été nommé à la présidence du directoire de PSA avec la mission de remettre l'entreprise sur la voie de la rentabilité en suivant un plan baptisé "Back in the race" ("de retour dans la course") censé s'étaler jusqu'en 2017. Ce plan s'est traduit par des réductions de frais via notamment des efforts demandés aux salariés.