Accroupi dans son champ où il veut faire pousser du maïs, Hervé Lingrand est obligé de creuser dans la terre avec son couteau. "Il faut gratter quelques centimètres pour obtenir de l’humidité", explique-t-il, alors que la région des Hauts-de-France est sous la menace de la sécheresse après des températures relativement clémentes ces dernières semaines.
Dans les champs en baskets, pas besoin de bottes
"Ça ressemble plutôt à de la cendre qu’à de la terre. D’habitude ici, une année normale ça collerait aux chaussures, mais là vous êtes quasiment en basket, moi aussi. Et ça se passe très bien", analyse Hervé Lingrand.
Pas besoin d’enfiler les bottes non plus pour se rendre dans ses cultures de betteraves juste à côté. Sur place, le sol est craquelé avec des fissures importantes : "Je ne passe pas encore la main dans cette fente, mais le petit doigt, il rentre jusqu’à la deuxième phalange. On voit ça surtout pendant l'été, juillet, août, quand il fait très chaud et très sec. Là, ça arrive un peu tôt je trouve", explique l'agriculteur.
30 fois plus de pluie en un mois
Cette sécheresse s'explique par un manque de pluie. Cet exploitant agricole observe inquiet les données de son pluviomètre sur un mois. "En 30 jours, on voit qu’il est tombé 3mm d'eau par mètre carré. Cela représente un tiers d'arrosoir pour un mètre carré. C'est peu sachant que dans notre région, un mois d’avril normal, c'est entre 30 et 40mm".
Soit 10 fois plus que d'ordinaire. "On a ici une météo comme à Marseille" explique-t-il, un peu dépité. "Sauf que là-bas, ils ne cultivent pas de betteraves et peu de maïs."