Le groupe SFR, qui veut doper son offre de médias et se développer dans le cinéma après le sport, est "prêt à financer le développement des œuvres" de cinéma françaises, a déclaré samedi son PDG Michel Combes. "Ce que nous avons fait sur le sport avec la création de chaînes linéaires, nous entendons le faire également dans le domaine des séries et du cinéma", a indiqué Michel Combes lors d'un débat avec la profession à Dijon.
"Compétiteur de Netflix". Le groupe de médias et télécoms Altice, maison mère de SFR, a annoncé en septembre la création d'un studio dédié à la création de films et séries et d'une "société de fabrication" de chaînes de télévision. L'an prochain, "je suis convaincu que (...) nous aurons participé en coproduction ou en cofinancement à des oeuvres cinématographiques, et que nous aurons probablement créé des moyens de diffusion un peu nouveaux pour le cinéma, que ce soit du non-linéaire (comme une plateforme de SVOD, vidéo à la demande par abonnement, NDLR) ou du linéaire (chaînes)", a indiqué Michel Combes. "Nous essayons de nous positionner comme un compétiteur de Netflix", a-t-il encore dit.
Pour une réforme de la chronologie des médias. Le PDG de SFR, qui s'est dit "prêt à signer des accords avec la profession", a précisé que son groupe avait "l'intention d'intervenir plus dans la coproduction" que le pré-achat des oeuvres. "Mais je ne m'interdis rien". En "échange" de cette participation au financement, il a cependant précisé qu'il "souhaitait pouvoir réfléchir aux modalité de distribution de ces oeuvres". "Si je souhaite financer une oeuvre et la présenter d'abord en SVOD, pourquoi je ne pourrais pas le faire?", a-t-il demandé, appelant à "faire évoluer" la chronologie des médias, qui régit quand un film peut être diffusé sur les différents supports.
Le directeur général de Canal+, Maxime Saada, a demandé ces dernières semaines une réforme de cette chronologie, pour que Canal+ puisse diffuser des films 6 mois après leurs sortie en salle, au lieu de 10 mois aujourd'hui. Cette proposition a été plutôt bien accueillie par les auteurs et producteurs à Dijon. "La proposition de Canal est un moment à vraiment ne pas rater pour nous, producteurs", a réagi Xavier Rigault, co-président de l'Union des producteurs de cinéma (UPC). Actuellement, quatre mois après la sortie d'un film en salle, il peut être vendu ou loué en vidéo à la demande (VOD). Dix mois après sa sortie, il peut passer sur une chaîne payante. 22 mois après la sortie, il peut passer sur une chaîne gratuite et 36 mois après, être diffusé en SVOD.