Le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, compte négocier avec les syndicats un "pacte d'entreprise", ciment du "projet stratégique" qu'il doit élaborer d'ici l'été pour rendre l'entreprise plus efficace, a-t-il déclaré jeudi.
Parvenir à "concerter un cadre commun d'entreprise". Ce "pacte d'entreprise, un peu comme il en a existé à La Poste (…) est un contrat entre l'État, qui apporte des choses (…), l'entreprise qui se transforme et les salariés", a expliqué Guillaume Pepy en remettant son "programme de travail" à la ministre des Transports Élisabeth Borne.
"Notre idée, c'est d'arriver à concerter un cadre commun d'entreprise. (…) C'est celui qui fédère, c'est celui qui unit les cheminots, et ce doit évidemment être un cadre qui est attractif, un cadre qui est moderne et qui permet à la SNCF d'atteindre ses ambitions."
Plusieurs chantiers. Guillaume Pepy a cité les grands sujets qu'il comptait aborder avec ses troupes d'ici l'été : encourager la polyvalence des métiers, rendre l'organisation du travail plus souple, renforcer la productivité industrielle, décentraliser le dialogue social, et réduire les coûts.
Tandis qu'il a entrepris de réformer le secteur ferroviaire, le gouvernement a sommé les dirigeants de la SNCF de présenter un "projet stratégique" avant l'été. Le Premier ministre Édouard Philippe a en particulier demandé à la SNCF d'"aligner ses coûts sur les standards européens", quand "faire rouler un train en France coûte 30% plus cher qu'ailleurs".
Le "programme de travail" présenté jeudi comporte une attention soutenue sur la qualité du réseau, un enrichissement des offres à la clientèle, une simplification de l'organisation, une décentralisation du management, une plus grande numérisation, une optimisation des matériels et un accent sur les ressources humaines.
"Moderniser" le "cadre statutaire" des cheminots. Guillaume Pepy a déjà posé des jalons pour les futures conditions de travail des cheminots. Pour ceux qui sont au statut, ils le resteront et auront toujours la garantie de l'emploi et la grille de déroulé de carrière sera maintenue, a-t-il indiqué. "Mais ça n'empêche pas de moderniser la façon dont on met en oeuvre ce cadre statutaire, comment le processus de notation est fait, comment les processus de formation sont faits", a-t-il ajouté.
Pour les nouveaux entrants après la fin du statut, "il y a aura un cadre contractuel à construire" avec "les garanties données par la branche", et "on a envie de le rendre plus attractif et plus motivant", a-t-il souligné. "Il va exister un marché de l'emploi ferroviaire (avec l'arrivée de la concurrence) et il faut que la SNCF puisse attirer les meilleurs talents et les retenir."