Le coup de colère de Bruno Le Maire. Le ministre de l'Économie n'a guère apprécié l'accord passé par la direction de la SNCF et ses syndicats à propos des fins de carrière. Un deal vu comme une manière de détricoter la réforme des retraites. Le locataire de Bercy a annoncé ce jeudi avoir "convoqué" le PDG de l'entreprise, Jean-Pierre Farandou, pour qu'il s'explique.
Pourtant, au sein du gouvernement, cet accord était bel et bien connu. Matignon et le ministère des Transports étaient au courant, car le sujet des fins de carrière à la SNCF était sur la table depuis un an, à la demande du gouvernement, conséquence directe de la réforme des retraites.
"Qui va payer cet accord ?"
Interrogé mardi à l'Assemblée nationale par un député Horizons, le ministre des Transports Patrice Vergriete avait d'ailleurs défendu le principe de cet accord. "La seule question qui vaille, c'est finalement qui va payer cet accord ? Le statut de la SNCF a changé, l'entreprise a été transformée en société en 2020. Le contribuable ne versera pas un centime pour financer cet accord. C'est donc en interne avec des gains de productivité que la SNCF devra le financer", clamait-il.
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Selon les informations d'Europe 1, c'est l'une des questions que Bercy voudra poser à Jean-Pierre Farandou. Ce dernier devrait très certainement répondre que cette mesure lui coûtera entre 30 et 35 millions d'euros par an, alors qu'une journée de grève, dont ne voulait absolument pas le gouvernement à l'approche des Jeux olympiques, se chiffre à 25 millions d'euros.