Le gouvernement vole au secours des commerçants dont l’activité a été frappée de plein fouet par les émeutes urbaines survenues après la mort du jeune Nahel, tué par un policier après un refus d'obtempérer. Après les reports et les annulations de charges au cas par cas annoncées par Bruno Le Maire, Olivia Grégoire est montée au créneau mercredi. Elle a annoncé la prolongation des soldes jusqu’au 1er août alors qu’elles devaient initialement prendre fin le 25 juillet, un mois après le coup d’envoi, mercredi dernier. Une semaine de plus pour tenter de limiter la casse après un début de soldes gâché par les émeutes. Mais est-ce efficace ?
Des baisses de chiffre d'affaires jusqu'à 35%
Début 2021 déjà, le gouvernement avait décalé puis prolongé les soldes d’hiver de deux semaines, jusqu’au début du mois de mars, à cause de la crise sanitaire. Avec un succès très relatif, rappelle Sindy Magnon, manager retail chez Sia partners. "L’effet escompté n’avait pas été là. C'est-à-dire que les ventes sont quand même restées en chute libre avec une baisse des ventes de l’ordre de moins 20% par rapport à des soldes classiques d’hiver en 2019", note-t-elle au micro d'Europe 1.
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Cette fois, le contexte n’a rien à voir. Mais la semaine bonus offerte aux commerçants a peu de chances de sauver les soldes. "La majorité des ventes des soldes se fait sur les cinq premiers jours, avec en moyenne 25% du chiffre d’affaires des soldes. Sachant que ces cinq premiers jours sont tombés pendant les émeutes, je pense que ça va être compliqué de rattraper le manque à gagner de cette première semaine de soldes", souligne Sindy Magnon. Et dans certaines villes, les émeutes ont eu un impact considérable sur ces fameux cinq premiers jours de soldes, selon l’Alliance du commerce, qui représente 27.000 magasins dans toutes la France. À Arras dans les Hauts-de-France ou à Montargis dans la région centre val de Loire, les commerces ont enregistré des baisses de chiffre d’affaires de -15 à -35% par rapport à 2022.