Parvenir à conclure sous l'administration Obama l'accord de libre-échange en négociation entre l'Union européenne et les Etats-Unis (TTIP ou Tafta) n'est "pas réaliste", a estimé vendredi à Bratislava le ministre de l'Économie slovaque Peter Ziga, dont le pays préside actuellement l'UE. L'objectif initial des deux parties était de trouver un accord d'ici le départ du président américain, en janvier 2017.
"De plus en plus improbable". "Cela semble de plus en plus improbable", a ensuite affirmé la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, qui conduit les négociations au nom des 28. En dépit des réticences de quelques États membres, au premier rang desquels la France et l'Autriche, les négociations n'ont pas été suspendues et la 15ème session de négociations débutera bien la semaine du 3 octobre à New York, a rappelé Cecilia Malmström. Au cours d'un tour de table vendredi en fin de matinée, "au moins vingt" ministres du Commerce se sont déclarés favorables à la poursuite des négociations, selon une source européenne.
"De nouvelles bases". Douze pays européens, dont l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne, avaient ouvertement affiché leur soutien dans une lettre ouverte la semaine dernière. "C'est la première fois que des États en nombre - je pense, quasiment la moitié des États membres - ont indiqué qu'en l'état des choses, les négociations ne pouvaient pas aboutir et qu'il fallait, avec une nouvelle administration américaine, partir sur de nouvelles bases", a cependant affirmé le secrétaire d'État au commerce français Matthias Fekl.
Le TTIP, immense chantier ouvert en 2013, vise à faire tomber les barrières commerciales entre l'UE et les États-Unis, comme les droits de douane ou les restrictions réglementaires qui entravent l'accès aux marchés. Mais ses opposants - ONG, élus de tous bords, syndicats ou militants - l'estiment "dangereux" pour la démocratie, la sécurité alimentaire ou encore les normes sociales et environnementales.