Les prix des abonnements Spotify, Deezer, Apple Music ou encore Amazon music vont-ils bientôt augmenter en France ? C'est ce que laisse présager la taxe sur le chiffre d'affaires des plateformes d'écoute de musique en ligne, annoncée par le gouvernement mercredi. L'objectif de cette taxe est de financer le Centre national de la musique (CNM), une instance créée en 2020 pour soutenir la filière musicale française. Cette proposition avait été évoquée par Emmanuel Macron lors de la Fête de la musique le 21 juin dernier, et a déjà été validée par le Sénat au mois de novembre.
Avant cela, un rapport du sénateur Julien Bergeton préconisait une taxe sur les revenus à hauteur de 1,75%. Une mesure loin de réjouir les plateformes de streaming musical, qui y voient un "nouvel impôt de production".
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Au lendemain de l'annonce, Spotify menace notamment de "désinvestir la France", comme l'a expliqué Antoine Monin, directeur général de Spotify France sur FranceInfo. "La France n'encourage pas l'innovation et l'investissement [...] et ne sera plus une priorité pour Spotify", a-t-il regretté. Selon lui, en raison des différentes taxes, la plateforme est "dans un équilibre financier fragile".
Une mesure "inéquitable" selon les plateformes
"Nous versons 70% de nos revenus aux ayants droit de la musique, vous ajoutez à cela une TVA à 20%, une taxe sur les services numériques à 3%, une taxe sur les services vidéo à 5% et maintenant une taxe streaming à 1,75%. Comment voulez-vous que nous puissions opérer sur un marché comme la France ?", interroge le directeur général de Spotify France sur FranceInfo. La plateforme considère également que la mesure est "inéquitable, injuste et disproportionnée".
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Jusqu'au dernier moment, Apple Music, Deezer, Meta, Spotify, YouTube et TikTok ont tenté d'éviter la mise en place de cette mesure, en affirmant mercredi qu'ils étaient parvenus à se mettre d'accord sur une contribution volontaire commune à hauteur "plus de 14 millions d'euros" en 2025.
Vers 10% d'augmentation ?
Alors, cette taxe pourrait-elle conduire à une nouvelle hausse des abonnements, alors que toutes les principales plateformes ont déjà vu leurs prix augmenter cette année ? Si rien n'a été annoncé pour l'instant, une nouvelle évolution des tarifs est plus qu'envisageable, comme le laissait sous-entendre Antoine Monin. Selon lui, pour absorber la taxe française, "il faudrait faire 10% d'augmentation des abonnements".
Si les autres plateformes n'ont pas encore réagi, le patron de Deezer avait assuré en juillet dernier au Parisien que la mise en place de cette taxe entraînerait également une hausse des tarifs. Actuellement, il faut débourser 10,99 euros pour un abonnement individuel Spotify, Apple Music, Amazon Music ou Youtube Music, et 11,99 euros sur Deezer.