L'activité de transport de marchandises par le train est menacée par la Commission européenne. Fret SNCF, filiale du groupe ferroviaire français, est visée par une enquête de Bruxelles à propos des aides reçues de la part de sa maison mère, la SNCF. Clément Beaune, le ministre des Transports, convoque mardi la direction et les syndicats de la filiale Fret, qui assure la moitié du transport ferroviaire de marchandises du pays.
Une enquête jugée incompréhensible
L'enjeu est de taille pour les 5000 salariés de Fret SNCF. Si Bruxelles exige le remboursement de 5,3 milliards d'euros, c’est le dépôt de bilan immédiat, selon les syndicats. Un risque réel explique Arnaud Aymé, expert transports au cabinet Sia Partners. "La Commission européenne semble aujourd'hui convaincue que le financement par le groupe SNCF pendant des années s'avérait illégal et donc veut mettre en place des sanctions. Le Fret SNCF vient de se remettre en route depuis la période de crise, donc c'est assez surprenant d'avoir cette démarche aujourd'hui", s'étonne-t-il au micro d'Europe 1.
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Même à Bruxelles, cette enquête est jugée incompréhensible et aurait des conséquences totalement contradictoires avec les ambitions environnementales de l'Europe. "Ce serait un scénario catastrophique. Si on démantèle le Fret et notamment notre entreprise, cela veut dire qu'il y aura plus de camions sur nos routes et donc indirectement plus de CO2", s'indigne Karima Delli, présidente de la commission transports et tourisme au Parlement Européen. Parmi les issues pour éviter le scénario catastrophe, le gouvernement français pourrait proposer que Fret SNCF abandonne certains marchés.