Et si le TGV était finalement une bonne opération pour la SNCF ? Alors que la fréquentation des trains à grande vitesse avait été touchée par la baisse du tourisme liée aux attentats, en 2016, 2017 semble voir une embellie pour l'entreprise de transports. "Sur les dix premiers mois de l'année, nous avons transporté 8 millions de passagers en plus sur le marché domestique par rapport à 2016", se félicite Rachel Picard, dirigeante de l'activité grande vitesse du groupe, dans une interview aux Échos. Cette augmentation représente un bon de plus de 10%.
La LGV et l'offre Ouigo tirent la fréquentation. Dans le détail, sur ces 8 millions de passagers supplémentaires, 1,5 million proviennent de la ligne Paris-Bordeaux, deux villes reliées par la LGV depuis le 1er juillet. Pour les 6,5 millions restants, 2 millions sont issus de la montée en puissance de l'offre low-cost Ouigo. "Nos études montrent que la moitié des clients de Ouigo n'auraient pas voyagé du tout sans cette offre", assure Rachel Picard.
Des petits prix qui marchent. Restent donc 4,5 millions de passagers en plus de janvier à octobre 2017. Ils proviennent, note le journal, de l'augmentation de la fréquentation sur les TGV classiques, avec une multiplication des petits prix proposés hors périodes de pointe. Un constat qui se base aussi sur le succès de TGVMax, l'offre à 79 euros par mois pour voyager en illimité sur les TGV, mais seulement sur une sélection de trains. "TGVMax nous permet de mieux remplir les trains situés un peu avant et après l'hyper-pointe", appuie la dirigeante.
Problèmes de fond. Cette embellie ne cache pas des problèmes récurrents : la marge opérationnelle du groupe repart à la hausse après avoir dégringolé, mais reste impactée par le coût des péages à franchir (deux milliards d'euros par an). De plus, en termes d'image, le TGV est touché par les grandes pannes de la gare Montparnasse, cet été et dimanche dernier.