Ce mercredi, Pôle emploi doit dévoiler le nombre de demandeurs d'emploi enregistré au troisième trimestre 2023. Depuis plusieurs mois, le taux de chômage stagne aux alentours de 7%. Malgré cela, il y a trois raisons de s'inquiéter pour l'avenir du marché du travail français. Première inquiétude : la réforme de l’assurance-chômage, entrée en vigueur il y a deux ans, ne produit pas l'effet escompté alors qu’elle avait pour but d’accélérer le retour des chômeurs sur le marché du travail, notamment en baissant, au fil du temps, les aides accordées.
Selon les premiers chiffres de l’Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'Industrie et le commerce (UNEDIC), seuls 10 à 15% des cadres au chômage ont effectivement précipité leurs recherches. "La dégressivité ne semble pas avoir un impact sensible sur la durée du chômage", a assuré au micro d'Europe 1 Sylvain Bersinger, chef économiste au cabinet Astéres. "La dynamique du chômage semble plutôt liée à des contextes macroéconomiques plus qu’à la dégressivité si on en croit ce sondage".
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Des prévisions peu reluisantes
Mis à part l'impuissance de cette réforme, le halo du chômage reste aussi très important en France, comme l'explique Alexandre Judes, économiste chez Indeed. "Ce sont des personnes qui voudraient travailler, mais qui ne sont pas comptabilisées dans les chiffres du chômage. En 2008, il y avait un million et demi seulement de personnes dans le halo", a-t-il indiqué. "Aujourd’hui, on est un peu en dessous de 2 millions. Donc c’est une catégorie qui malheureusement continue à grossir".
Enfin, les prévisions pour l'année prochaine ne sont pas vraiment positives. Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le nombre de chômeurs devrait en effet atteindre les 8% fin 2024, notamment en raison du ralentissement de la croissance économique.