Comment préserver et transmettre le savoir-faire exercé au sein de la maison LVMH ? Invité de l'émission La France bouge mardi soir, Alexandre Boquel, directeur des métiers d'excellence au sein du géant français du luxe, a dévoilé les contours d'un projet dévoilé ce mardi par l'entreprise. Dans le centre de Paris, un immeuble vieux de plus d'un siècle ainsi qu'une ancienne écurie sont en plein réaménagement pour accueillir, d'ici à la fin de l'année 2025, la maison des métiers d'excellence.
Concrètement, le bâtiment accueillera des ateliers, ouverts au public, axés sur ces fameux métiers parfois méconnus, voire oubliés et pourtant primordiaux pour assurer l'activité de LVMH. "La maroquinerie, la couture, l'horlogerie, la joaillerie...", énumère-t-il. Au total, le groupe a recensé 280 métiers qu'il entend perpétuer et transmettre aux nouvelles générations. Cette maison des métiers d'excellence s'inscrit dans cet objectif. "Cette valorisation passe par un dialogue avec le grand public", estime Alexandre Boquel.
"On n'en parle pas assez"
Selon lui, ces métiers souffrent d'un manque d'exposition, notamment dans la sphère scolaire. "On n'en parle pas assez. Au collège par exemple, je pense que les jeunes ne connaissent pas vraiment ces métiers.", regrette l'intéressé, appuyant son propos par une anecdote. "Un jeune découvrait une montre de la maison Hublot et il n'imaginait pas le temps que cela demandait de faire une montre. Il pensait que ça se faisait en une journée", raconte-t-il.
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À travers cette maison et ces ateliers permettant d'"expérimenter un geste", Alexandre Boquel nourrit un double objectif. Celui de transmettre un savoir-faire, mais aussi faire la lumière sur la réalité du travail qui se cache derrière chaque produit de luxe vendu par LVMH. "C'est une gestuelle qui a été travaillée pendant des siècles, polie, répétée pour arriver à une forme de virtuosité et d'identité que l'on doit garder". Un attachement au travail manuel qui n'est pas synonyme de rejet de la modernité. "Il ne faut pas s'empêcher d'innover. L'innovation, il ne faut pas la bloquer, il faut juste savoir comment l'utiliser", conclut Alexandre Boquel.