Le ministre français des finances Bruno Le Maire a estimé vendredi que les divergences "insoutenables" entre les pays membres de la zone euro étaient susceptibles de compromettre la monnaie unique à terme.
Des divergences économiques "croissantes entre les États membres". "Il n'y a pas assez de solidarité dans la zone euro (...) les divergences économiques croissantes entre les États membres de la zone euro sont insoutenables à long terme et elles peuvent conduire à la disparition du projet de monnaie commune", a-t-il déclaré devant des journalistes à Washington.
Le ministre français a relevé que le ralentissement économique mondial était "marqué et préoccupant", appelant les pays à être prêts à y apporter une "réponse collective". Il a souligné qu'au niveau européen, la réponse pourrait se faire par le biais "du projet de contrat de croissance" qu'il a proposé jeudi à ses partenaires européens et qui repose sur quatre points dont une hausse des dépenses pour les pays qui disposent de "marges de manœuvre budgétaires", en allusion directe à l'Allemagne et aux Pays-Bas.
Le gouvernement français "déterminé" à poursuivre les réformes. "Les États qui ont des situations budgétaires solides doivent investir davantage", a-t-il insisté tout en soulignant que des Etats, comme la France, devaient de leurs côtés poursuivre leurs réformes économiques et rétablir leurs finances publiques.
Le gouvernement français est "déterminé" à poursuivre les réformes "qui donnent des résultats", a-t-il également dit, soulignant que le gouvernement était "lucide sur les faiblesses économiques de la France".
"J'espère que chaque état membre de la zone euro aura la même sagesse et la même lucidité. Sinon, il ne peut pas y avoir d'avenir en commun", a-t-il estimé.
"La responsabilité et la sagesse sont essentielles, ceux qui ont des moyens ne doivent pas thésauriser pendant des années et des années en laissant la croissance se dégrader. Ils doivent investir pour financer de nouveaux projets, l'innovation pour qu'il y ait plus de coopération et de solidarité au sein de la zone euro", a-t-il enfin opiné.