À Versailles, avant que la Révolution n’éclate, la reine de France donne le "la" ! Ses coiffures les plus extravagantes sont imitées par toutes les dames. Mais après des couches difficiles, la Marie-Antoinette perd ses cheveux par poignées et n’a d’autre choix que de les faire couper. Retour sur les péripéties capillaires de la dernière reine de France.
Marie-Antoinette et ses cheveux, toute une histoire. Elle n'a que quatorze ans quand elle quitte l'Autriche. Elle vient en France pour épouser le duc de Berry, dauphin de France et futur Louis XVI. C'est à cette occasion que l'on réalise d'elle un premier portrait officiel. Le portrait est réalisé peu avant son départ de Vienne et envoyé à son futur mari.
Mais juste avant qu'elle ne parte pour la France, on brûle la racine de ses cheveux pour que son front paraisse plus haut, comme la mode le voulait à l'époque. En quittant son pays natal, Marie-Antoinette doit renoncer à sa famille, ses amis, sa langue maternelle, jusqu'aux vêtements qu'elle porte. Rien de ce qui est autrichien ne doit franchir la frontière. Le 7 mai 1770, au beau milieu du Rhin, sur l'île aux épis, la jeune fille devient princesse de France.
Les coiffures extravagantes de Marie-Antoinette
Elle arrive à la Cour et se laisse imposer l'étiquette sans protester. Au début, du moins. Les années passant, c'est elle qui va donner le ton. Quand elle arrive à Versailles, elle choque d'emblée en choisissant non pas une coiffeuse mais un coiffeur. Ce n'est pas lui qui laissera sa marque dans l'histoire, mais le suivant : Léonard-Alexis Autié. C'est lui qui va échafauder les créations les plus extravagantes pour Marie-Antoinette, allant jusqu'à monter les cheveux sur des fils d'acier.
Les dames qui prétendent suivre cette nouvelle mode en sont réduites à devoir baisser la tête pour pouvoir entrer dans leur carrosse. Elles s'y mettent même parfois à genoux, car impossible de rester assises avec de telles coiffures. Dans les salons, elles se baissent pour passer sous les lustres. Le dispositif, souvent très lourd, a tendance à donner la migraine, mais peu importe, c'est la mode.
La mode ne durera toutefois qu'un temps. Vers 1780, Marie-Antoinette fait face à des couches très difficiles et elle commence à perdre ses cheveux par poignées. Cette alopécie (qui vient du mot grec alốpêx, "renard", en référence à la chute annuelle des poils du renard) oblige Marie-Antoinette à faire couper ses cheveux. La mode sera donc désormais aux cheveux courts avec une coupe dite "à l'enfant", à laquelle toutes les dames de la Cour sacrifient leur chevelure.
Des cheveux blancs en une nuit : le syndrome Marie-Antoinette
On a conservé une bague qui lui avait été offerte par son amie, la princesse de Lamballe, dans laquelle on trouve une mèche de cheveux entièrement blanche. C'est Madame Campan, sa femme de chambre, qui en fournit l'explication. Elle affirme que la chevelure de Marie-Antoinette aurait blanchi en une seule nuit, à la suite de la désastreuse tentative manquée de la fuite de Varennes en 1792.
C'est la reine qui a donné le nom au "syndrome Marie-Antoinette", toujours enseigné dans les écoles de coiffure. En réalité, ce syndrome ne fait pas blanchir les cheveux, ce sont les cheveux encore pigmentés qui tombent tout à coup, donnant l'impression d'un blanchiment instantané. Ce phénomène peut effectivement se produire en une seule nuit.
C'est aussi grâce à l'analyse de l'ADN mitochondrial contenu dans une mèche de cheveux de Marie-Antoinette que l'on a pu authentifier le coeur de l'enfant mort à la prison du Temple comme étant bien celui de son fils.