À quoi avons-assisté dans les rues hier, un événement rarissime dans l'église catholique et les féministes ne vont pas être contentes

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la Grande marche contre l'antisémitisme, la destitution d'un évêque par le Pape et les féministes ne vont pas être contentes.

Ce lundi matin, toute la presse revient sur les manifestations d’hier contre l’antisémitisme.

D’abord le soulagement, devant ce que Libération qualifie en Une de sursaut national. Uni pour la République, se réjouit le Parisien Aujourd’hui en France. Et le Figaro salue également en une cette France qui dit Non à l’antisémitisme.

Et cette satisfaction est à la hauteur des craintes qui avaient traversé la presse ce week-end.

Parce que l’initiative des présidents des deux Assemblées paraissait pour le moins risquées, explique Dov Alfon dans Libération. En cause, la présence des deux extrêmes droites mais aussi un timing hasardeux en ce dimanche de pluie, à la fois trop distant des massacres du 7 octobre et trop proche des représailles meurtrières israéliennes. Et pourtant, se réjouit-il, les Français ont répondu à l’appel en masse. 

Une fois cela dit, la polémique revient au triple galop.

D’abord à la Une de L’Humanité qui dénonce en gros titre une marche entachée. Et dans ses colonnes, Maud Vergnol ne trouve pas de qualificatif assez violent pour s’indigner de la présence de Marine Le Pen et Eric Zemmour dans le cortège : supercherie immonde, obscène instrumentalisation.

Parce que pour l’éditorialiste de L’Humanité, ce 12 novembre marquera une étape décisive de la normalisation de l’extrême droite.

Mais oui bien sûr ! Il est plus facile de s’indigner de la présence de Marine le Pen que de l’odieuse attitude de Jean-Luc Mélenchon, semble lui répondre Yves Thréard à la Une du Figaro. Marine Le Pen qui est certes la fille de son père mais qui, elle, ne s’est jamais vautrée dans la frange antisémite.

Et puis évidemment beaucoup de commentaire sur l’absence d’Emmanuel Macron.

Il aurait dû être dans le cortège, estime un grand nombre d’éditorialistes, Mais le plus intéressant n’est pas là. L’analyse la plus pertinente c’est malheureusement celle de l’Opinion ce matin, malheureusement parce qu’elle est assez sombre. Ce a quoi nous avons assisté hier, c’est en fait l’illusion d’une unité nationale, titre le journal.

Et dans son éditorial, Nicolas Beytout écrit que ce 12 novembre restera comme celle où est apparue une cassure fondamentale du pays.

Il y a huit ans, le fameux slogan "Je suis Charlie" avait été scandé par une France apparemment unie, même si derrière ce paravent montait déjà bien des colères et des accommodements avec la violence pratiquée au nom de la religion.

Cette fois nous y sommes, poursuit Beytout. Jamais l’appel à l’union ne s’est heurté à une telle division face aux principes républicains.

Jusqu’à empêcher le président de la République de manifester pour ne pas risquer de paraitre soutenir un camp contre l’autre.

Il faut se rendre à l’évidence, conclu-t-il. La société française doit désormais vivre avec deux camps s’opposant sur les fondamentaux de la République, sur le principe de laïcité et le refus des communautarismes. Ces deux camps sont de tailles inégales mais leur projet de société est irréconciliable.

À lire dans L’Opinion ce matin.

D’autres camps apparemment irréconciliables maintenant.

On abandonne la politique français pour s’intéresser aux arcanes de celle du Vatican. La Croix et le Figaro consacre un petit papier à un évènement rarissime : la destitution d’un évêque par le Pape.

Qu’a fait Monseigneur Joseph Strickland évêque au Texas ?

Pédophilie, viol de ses paroissiennes pensez-vous ? Et bien non, il conteste la politique progressiste de François qui fait grandement débat chez les catholiques américains. Une décision qui confirme un durcissement du pontificat de François observé depuis la mort de benoit 16 écrit Jean Marie Guénois.

Bref, au Vatican aussi, les couteaux sont tirés. 

On termine avec cette question hautement inflammable : qui est le plus à plaindre dans la société française Les hommes ou les femmes ?

Féministe préparez-vous à bondir. Dans le Figaro chaque lundi, un jeune chroniqueur, Samuel Fitoussi a pris l’habitude de secouer gentiment le cocotier de la déconstruction Woke. Mais cette semaine il s’attaque au saint des saint, au dogme de l’inégalité homme femme.

Son point de départ, c’est cette affirmation répétée à l’envie la semaine passée que depuis le 6 novembre les femmes travaillent gratuitement, puisqu’elles gagnent moins que les hommes.

Fitoussi lui s’amuse donc à prendre d’autres statistiques pour tenter de prouver que le sort des hommes dans notre société n’est peut-être pas si enviable.

Dans l’indifférence générale écrit-il, les hommes représentent 95% des sans-abris. 94% des victimes d’accidents mortels au travail frappent les hommes qui assurent les métiers les plus pénibles. La gent masculine est discriminée à l’école puisqu’au bac le taux de réussite des filles est 10 points supérieurs.

Conséquences peut-être, les hommes se suicide quatre fois plus que les Femmes.  

Et regardant l’écart des espérances de vie, Fitoussi en conclu malicieusement qu’à partir du 3 décembre, les hommes vivent à crédit face à des femmes qui leur survivent six ans en moyenne.

Voilà c’est tordu mais factuel et implacable. Vous lirez ça dans le Figaro. Inutile de vous signaler qu'en tant que vieux mâle blanc ne voulant pas d’ennui avec les copines de Sandrine Rousseau, je tiens évidemment à me désolidariser lâchement de mon jeune confrère, à qui je souhaite maintenant bien du plaisir dans ses relations avec ses consœurs.