Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour.
En attendant un Première ministre
Il y a parfois de bonnes nouvelles dans la presse : les Français sont généreux. Et même de plus en plus. C’est ce qui ressort du panorama des générosité que dévoile La Croix ce matin.
En 2022, qui sont les derniers chiffres disponibles, les Français auront donnés 9 milliards 200 millions d’euros, et ce, malgré une période loin d’être simple avec la guerre en Ukraine et l’inflation.
Des chiffres qui comprennent aussi les dons non déclarés comme les collectes réalisées lors des courses solidaires ou bien la quête à la messe... La quête qui rapporterait plus de 50 millions d’euros à l’église catholique... Soit plus du double que ce que les Français donnent aussi au paris politique...
Ils ont récolté 20 millions, toujours en 2022, qui était une année d’élection présidentielle.
Ce qui est amusant c’est de voir à quel parti les Français ont donné :
1er : Reconquête, le Parti d’Éric Zemmour, 5 millions et demi d’euro et le PCF 5 millions. A l’inverse celui à qui on a le moins donné est le PS 330 000 balles !
Chiffre de 2022 donc, parce qu’en 2024, je ne sais pas qui pourrait avoir envie de donner le moindre fifrelin a un parti compte tenu du spectacle qu’ils nous offrent ?
De Matignon au cimetière des éléphants.
Ce qui nous amène à parler de la nomination du futur premier ministre qui continue à se faire attendre...
« Mais pourquoi c’est si long , » s’interroge Le Parisien en manchette.
Et dans ses colonnes, Marcelo Wesfreid tente une analyse de la procrastination présidentielle : « Un habitué du palais explique que parfois le président à une idée. Une fulgurance et il la soumet alors à un tas de fidèles lesquelles émettent d’autres idées ou d’autres réserves. Alors le président fait durer le processus jusqu’à ce que les autres hypothèses s’annulent et qu’il ne reste plus que la sienne. »
Ce qui effectivement peut faire un peu durer les choses...
Illustration avec le cas Bayrou à qui toute la presse promettait hier Matignon et qu’elle renvoi ce matin au cimetière des éléphants.
En fait raconte un conseiller Elyséen aux Echos, « laisser le nom de Bayrou circuler était une façon de torpiller sa candidature. Et d’ajouter Macron ne veut pas de lui, il se contente de le traiter depuis 7 ans ». L’intéressé appréciera !
« Nous sommes en légère récession »
Mais tout cela ne serait pas très grave s’il n’y avait pas de conséquences économiques. « Face aux désordre politique les chefs d’entreprise en colère » titre le figaro. Et à la une du journal, Gaétan de Capèle enrage : « Les querelles picrocholine de boutiquiers ne creusent pas seulement un fossé d’incompréhension entre la classe politique et les électeurs. Cette déconnexion est en train de décourager profondément les chefs d’entreprises.
Et pas besoin d’être diplômé d’HEC pour comprendre la suite : Pas de visibilité pas d’investissement, pas d’investissement pas d’activité, pas d’activité pas d’embauche. Dans les pages saumon, le président du Medef confirme : « Si l’on regarde la situation en instantané, nous sommes en légère récession ».
« De la pantoufle à la rangers’ »
Mais il y a encore des secteurs qui arrivent à tirer leur épingle du jeu. D’abord celui de la pantoufle. Je ne sais pas si c’est une très bonne nouvelle mais les Echos sonne ce matin le réveil du chausson français !
Il s’en vend 4 millions de paires par an nous apprend Laura Delpont. Et l’un de ses promoteurs veut même faire de la pantoufle « le nouvel accessoire cool du bureau »... Nous voilà prévenu...
La nostalgie 68
Mais on ne va pas terminer la semaine en chausson mais en rangers.
Parce qu’aujourd’hui c’est le 80ème anniversaire des CRS. !
8 décennies à respirer des gaz lacrymogènes en donnant des coups de matraques ça se fête. Et ne loupez pas le reportage de Christophe Cornevin du Figaro... Où l’on apprend notamment que le célèbre slogan « CRS SS » date en fait de 1947.
Et puis où l’on découvre que chez les CRS on a la nostalgie de mai 68. Parce qu’à l’époque on savait se mettre sur la gueule explique un commissaire divisionnaire. Pas comme avec les gilets jaunes. « En 68, les défilés étaient très bien préparés en amont entre les stratèges des CRS et les services d’ordre des syndicats. Ils étaient réglés comme des ballets urbains parfaitement huilés. »