Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le vent tourne à gauche où la liberté d'expression n'est plus une priorité, les avancées dans l'enquête sur la mort du petit Émile, le procès de Gérard Depardieu et la greffe d'un foie de cochon.
Révolution politique
Est il en train de se passer quelques chose d’historique dans la vie politique Française ?
Eh bien la réponse est oui à en croire Nicolas Beytout le patron de l’Opinion : « Deux événements sont venus effectivement percuter toutes les certitudes sur lesquelles la partition partisane s’était organisée depuis des décennies » écrit il.
« C’est d’abord Jordan Bardella reçu en visite officielle en Israël qui achève de mettre à terre l’historique détestation des juifs de Jean Marie Le Pen. ET c’est à l’inverse Jean Luc Mélenchon incapable de s’excuser pour une affiche ignominieuse ».
« La question juive avait érigé, au fil des décennies, une frontière infranchissable entre l’extrême droite et le reste de la classe politique. Voilà que dans un retournement brutal des valeurs, c’est à l’extrême gauche que l’on voit désormais grandir un antisémitisme systémique ».
Mais ce n’est pas tout, poursuit le patron du quotidien libéral.
« La Gauche est également en train d’abandonner la défense de la liberté d’expression ».
C’est l’affaire Boualem Sansal qui a révélé, dans sa vérité crue, la paralysie totale des moralistes de la gauche « bien-pensante ». Et d’autant plus silencieux pour exiger la libération du vieil homme qu’ils se situent plus à gauche ».
Et il faut effectivement lire dans le même journal l’article d’Antoine Oberdorf sur la manifestation qui a eu lieu devant l’Assemblée Nationale en faveur de l’écrivain franco Algérien
« Dites Monsieur Glucksaman cela fait quoi d’être le seul député de gauche présent » interroge un journaliste perfide ...
Euh... Non non, il y a d’autres personnalités de gauche, balaye du regard l’euro député sans vraiment trouver d’âmes secourables. Alors si, il y avait quand même Laurence Rossignol, et Jérôme Guedj. « Pour le reste les bataillons socialistes sont restés à la caserne » constate Oberdorff.
Et puis il y avait aussi Guillaume Lacroix, le chef du parti radical de gauche. Qui fut donc le seul orateur de son camp à prendre la parole.
« J’en suis malade -confie-t-il plus tard au journal-, je ne pensais pas un jour parler devant Eric Zemmour et le désert de mes amis. La gauche a renié l’esprit des lumières. C’est la capitulation face à nos valeurs ». « On avait déjà senti que toute la gauche n’était pas Charlie ; cette histoire se prolonge avec Sansal, -poursuit-il-
- La liberté d’expression ? Oui mais...
- Le droit au blasphème ? Oui mais...
« A force de plaquer des réserves sur des principes intangibles -conclu Guillaume Lacroix-, Voltaire finit dévoré par ses enfants ».
« Accidentellement ou volontairement, le petit Emile a été tué ».
On change complètement de sujet avec l’affaire de la mort du petit Emile.
Il faut dire que tous les ingrédients sont réunis pour passionner les foules et donc les journaux.
C’est le Parisien aujourd’hui en France qui semble le plus en pointe sur le sujet. Le Journal a dépêché trois de ses limiers sur places : Ronan Folgoas, Vincent Gautronneau et jérémie Pham- Lé. Et leurs révélations sont assez stupéfiante.
D’abord « les enquêteurs de la gendarmerie ont bien la conviction qu’Emile a été tué. Accidentellement ou volontairement mais il a été tué. Et que l’auteur a ensuite imaginé une mise en scène au-delà du macabre ».
Les enquêteurs disposent de la preuve scientifique irréfutable que le corps de l’enfant a séjourné à deux endroits différents. Dans la nature mais aussi dans un milieu protégé des éléments naturels. Comme si le corps avait été caché durant des mois avant d’être déposé en pleine nature.
D’autres analyses sur le crâne d’Emile ont ensuite mis a jour une lésion compatible avec une intervention humaine écrit le journal.
Enfin l’analyse du tee-shirt de l’enfant invalide complètement l’hypothèse d’une mort en forêt.
Voilà les éléments factuels découvert par le Parisien/aujourd’hui en France quant à son autre papier, portrait à charge du grand père décrit comme catholique traditionnaliste donc suspect. On lui en laisse l’entière responsabilité.
Lemaire acquitté
Les politiques ne sont pas responsables de tout. Et notamment pas des grosses erreurs concernant les prévisions de croissance et donc du niveau d’endettement de la France. Pour une fois ce n’est pas eux.
C’est ce qui ressort des travaux de la commission d’enquête parlementaires sur les errements de Bercy révèle les Echos.
On avait accusé Bruno Lemaire, d’avoir travestis la réalité on avait tort. « Les premiers éléments d’analyses disculpent les gouvernements Borne et Attal » écrivent Sébastien Dumoulin et Stéphane Loignon. En revanche, « ils pointent des fautes techniques lourdes aux incidences politiques majeure de la part du Trésor et de la DGFIP. Ces derniers ont commis une erreur d’évaluation des recettes de plus de 30 milliards d’euros ». Mais rassurez-vous, tous ces énarques inspecteurs des finances ne seront jamais sanctionnés.
« Dans le Théâtre de la justice »
Alors en revanche lui risque gros. Si vous n’avez pas suivi le procès Depardieu, Ne loupez pas le compte rendu d’audience du Figaro.
« Gérard Depardieu dans le Théâtre de la justice » titre laconiquement le journal.
« Plaignante et accusé sont venus avec leurs supporters -écrit Margaux d’Adhémar. Sur les bancs deux camps s’observent, se toisent, s’affrontent. Comme un choc entre l’ancien et le nouveau monde ».
« D’un côté on soupire d’indignation, lorsque Fanny Ardant dit que Gérard Depardieu est un grand acteur. De l’autre on s’impatiente quand une témoin dit qu’elle a continué à travailler sur le tournage malgré une agression de la part de Gégé. « Parce qu’en tant qu’intermittente il faut bien faire ses heures ».
Ça c’est en page 9 du Figaro. Et puis hasard de l’actualité, la page suivante vous découvrirez un article passionnant sur cette première chirurgicale. Des médecins chinois sont parvenus à greffer chez un homme cliniquement mort un foie de cochon génétiquement modifié. Il a ainsi survécu une dizaine de jours. Et cette prouesse technique suscite de nombreux espoir dans le monde entier explique Elisa Doré.
Quel rapport entre les 2 articles me direz-vous ? Eh bien ils nous invitent à ne pas oublier que même à l’heure de « balance ton porc ». « Dans le cochon tout est bon » !
Les 15 salopards.
« the Dirty fifteen » que l’on peut traduire tout à fait littéralement par les 15 salopards.
L’expression claque à la une des Echos.
« Les salopards », c’est ainsi que nous appelle effectivement l’administration Trump.
« Le 2 avril prochain, le président américain va donc appliquer des droits de douane sévère en visant 15 salopards.15 pays ou groupe de pays dont l’Europe et la Chine accusés « d’arnaquer » les Etats Unis ». Cela va donc secouer fort.
En Europe les banquiers centraux redoutent aussi un lâchage de la Fed en cas de crise des liquidités.
Bref c’est un peu comme au procès de Depardieu un choc entre l’ancien et le nouveau monde.
Mais pour finir et pour remonter peut-être le moral de tous les salopards européens.
Lisez l’interview de Volodymyr Zelensky au Figaro et cette leçon qu’il nous adresse. Parce que lui, affronter de vrais salopards, il l’éprouve directement depuis trois ans.
« Les Européens savent que désormais ils ne doivent compter que sur eux même » déclare-t-il à Isabelle Lasserre. « C’est difficile mais ce n’est pas l’apocalypse ». « L’Europe en est capable ; Elle est forte et intelligente. Elle possède une histoire, une éducation, une richesse culturelle un attachement à la liberté qui lui donnent de nombreux atouts. Elle ne doit pas avoir peur de la Russie. Elle ne doit pas donner prise à Poutine car encore une fois conclu-t-il, quand vous êtes faibles vous êtes mangés ».