Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la menace de la motion de censure du Rassemblement national qui plane au-dessus de la tête de Michel Barnier et les invités de l'inauguration de la cathédrale de Notre-Dame.
C’est la question qui obnubile la presse ce matin. Michel Barnier sera-t-il censuré par la gauche et le RN ? Parce que nous y sommes. Après des semaines de palabres, de souffles chauds, de souffles froids, cette après-midi, 15h, Michel Barnier devrait activer l’article 49,3 pour faire voter le budget de la sécurité sociale. La gauche déposera alors une motion de censure qui devrait être votée mercredi ou jeudi. Et si le RN la vote : Pftt ! Envolé, plus de gouvernement ni de budget.
Reste la question... A lire les commentateurs, le Rassemblement National semble être allé trop loin pour pouvoir aujourd’hui reculer et donc la censure, à les lire, à toutes les chances d’être votée. Mais méfions-nous des pronostics hâtifs.
Ce qui est sûr et acté aujourd’hui c’est d’abord que Marine Pen a réussi à se replacer au centre du jeu. « Le 13 novembre dernier rappelle Cécile Cornudet des Echos, elle était menacée d’être effacée de la vie politique pour raison judiciaire, la voilà revenue en toute puissance ». Depuis 3 semaines, elle fixe les ultimatums, trace les lignes rouges.
« Chaque matin le microcosme retient sa respiration, penchée sur ses mots et ceux de ses proches ».
Une fois cela dit et acquis pour elle, a-t-elle vraiment intérêt à appuyer sur le bouton rouge ? Comme l’explique dans le même numéro des Echos le politologue Luc Rouban : « Avec la censure, le RN opérerait une rupture avec sa stratégie de normalisation ».
Par ailleurs, on a beaucoup écrit ces dernières semaines que les électeurs RN poussaient à la censure. Le Figaro lui est allé à la rencontre des électeurs de Marine Le Pen à Montargis. Des petits commerçants qui expliquent à Paul Laubascher avoir besoin de stabilité pour que les affaires marchent. Ils estiment qu’il ne faut pas que le RN fasse tomber Barnier. Mais Marine le Pen entendra-t-elle l’appel de Montargis ?
Et le Premier ministre a-t-il encore une marge de manœuvre ?
C’est l’autre grande question. « Le dilemme de Barnier » comme l’appelle l’Opinion en titre. « La question qui se pose pour lui », expliquent les 4 journalistes qui signent le papier de une. (Soit dit en passant je ne sais pas comment on fait pour écrire un papier à 4).
« La question qui se posent pour Barnier est de savoir si ce budget doit passer quoi qu’il en coûte et quelle option serait la plus couteuse in fine : un budget open bar pour le RN ou pas de budget du tout », écrit notre quatuor.
Open bar. Ce serait de lâcher sur le déremboursement de certains médicaments.
Et à la une du Figaro Yves Thréard, (qui lui, a écrit son édito tout seul), lâche un soupir de résignation : « Au point où en sont nos finances publiques ! Ce serait certes une dépense, une humiliation de plus pour Barnier mais elle couterait sans doute moins cher que le séisme provoqué par l’absence de gouvernement et donc de budget ».
La suite du feuilleton au prochain numéro.
Et pendant ce temps-là, entre 2 balades à Notre-Dame, notre président va passer 3 jours en Arabie Saoudite, ce qu’il va le changer des parfums d’encens...
Mais il sera donc de retour le weekend prochain, pour la 2eme inauguration de la Cathédrale. Le Parisien nous signale, interview du préfet de Police faisant foi, que la sécurité sera au maximum. Il ne faudrait pas effectivement qu’elle reprenne feu !
Mais la sécurité pour protéger qui ? C’est un peu la question parce que si le gotha mondial a bien été invité, il risque d’y avoir quelques prie dieu de libre samedi.
Trump ne viendra pas. Biden qui absout son fils, enverra sa femme à la messe mais lui restera à la maison. On sait que le Pape dont on pensait que c’était pourtant un peu le boulot, sera occupé à décorer le sapin du Vatican. Charles 3 s’est fait porter pâle. Felipe 4 d’Espagne à piscine à Valence. Heureusement Pour Emmanuel Macron signale le journal la présidente Grecque Katérina Sakellaropoulou, a dit oui, elle sera bien là. Et elle sera donc protégée par des milliers de policiers.
Toute l’île de la cité sera bouclée. Sdf et indigents éloignés.
Et si je vous parle de SDF pour finir c’est pour évoquer ce petit papier toujours dans le Parisien, écrit à quatre mains (C’est donc une manie de ne plus pouvoir travailler seul dans notre profession)
Avec le Black Friday, les cartes bleus ont chauffé ce week-end.
L’occasion pour le journal de consacrer un article au fait que nous ne payons plus rien en liquide. Jusque-là rien de bouleversant me direz-vous. Mais cette évolution comportementale n’est pas sans conséquence pour une catégorie de la population : les clochards qui font la manche. Et qui entendent toute la journée des : « Désolé j’ai pas de monnaie ».
Mais Thomas Poupeau et Alicia Bert nous font faire la connaissance de Marian un SDF de 55 ans, installé souvent sur les champs Elysée et qui lui accepte la carte bancaire. Et le sans contact ! grâce à une application sur son téléphone.
Et lui vous savez quoi ? Il a trouvé ça tout seul !