Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le monde face au relèvement des droits de douane par Donald Trump et le 70e anniversaire de la Ligue des champions.
La fin du libre échange
Et si pour vous le sujet est finalement assez abscons... Si vous n’êtes pas vraiment convaincu que vous allez être concerné par la décision de Donald Trump de relever les droits de douane, procurez-vous le numéro des Echos aujourd’hui.
Le quotidien économique qui n’a pas l’habitude de faire dans le sensationnalisme, consacre pas moins de 10 pages à l’évènement qualifié de Tsunami.
« Un tsunami tarifaire qui balaie la planète ».
Car ce à quoi nous sommes en train d’assister n’est ni plus ni moins que la fin du système de libre-échange.
« Les dés sont jetés -écrit Bastien Bouchaud depuis le bureau de New York du journal-, le plus grand marché de la planète va se calfeutrer derrière une muraille douanière gargantuesque tournant le dos a des décennies de libéralisme économique et commercial ».
Même dans son propre camp, le malaise est évident face à l’ampleur du choc causé. Alors dans la presse imaginez !
Ce matin, même en cherchant bien, vous ne trouverez pas un article, pour défendre ce qui s’apparente à une implosion du système économique mondiale.
La ceinture de rouille
Mais Pourquoi Donald Trump fait il cela ?
Alors il y a sans doute l’Hubris, cette volonté d’entrer dans l’histoire. Mais la vraie raison est à lire sous la plume d’Adrien Jeaulme le correspondant du Figaro aux Etats Unis.
En fait Trump s’adresse à son électorat. Celui de la « Rust belt », cette ceinture de rouille des usines abandonnées. Ces Etats du mid-West aux industries délocalisés et dont la colère des habitants lui a tant servi. Des ouvrier et employés, longtemps électeurs du parti démocrate mais qui se sont sentis abandonnés par les élites mondialisées depuis que le libre échange a détruits leurs emplois.
Alors aujourd’hui, la panique des milieux financiers, la préoccupation du monde d’affaires, les critiques des économistes, tout cela Trump n’en a rien à fiche. Poursuit Adrien Jeaulme.
« Le Président américain suit plus que jamais son instinct et ses intuitions ».
« N’oubliez jamais que toutes les prédictions faites par nos adversaires sur le commerce au cours des 30 dernières années se sont révélés fausses ». A-t-il déclaré.
Trump prend donc tous les risques pour mettre en œuvre sa vision. « J’espère que dans quelques années a-t-il déclaré vous direz. Il avait raison ».
Force est de reconnaitre aujourd’hui que bien peu de personnes dans le monde en sont convaincu.
« Ne pas tomber dans une surenchère mortifère ? »
Mais la grande question qui nous concerne plus directement, est de savoir ce que va faire l’Europe.
« Négocier ou riposter » résume L’opinion en gros titre ?
Pour le moment explique Jade Grandin de l’Epervier correspondante du journal à Bruxelles, « c’est plutôt l’idée de négocier qui domine ». En clair ne pas tomber dans une surenchère mortifère...
« Deuxième option, si Washington ne veut rien entendre : la manière forte avec l’espoir que cela ne dure pas trop longtemps ».
En fait « les 27 n’ont toujours pas arrêtés de position commune -explique aussi Gaétan de Capèle à la une du Figaro. « Ils disposent nous dit-on, d’une sorte d’arme nucléaire baptisée instrument anti-coercition susceptible de frapper durement deux secteurs de la domination américaine : la finance et la tech... Mais il faudrait pour cela s’assurer que le remède ne soit pas pire que le mal ».
Ajoutons ce sondage Elabe pour les Echos qui indique que 2 français sur 3 sont pour que l’Europe réponde de manière forte en imposant des droits de douane similaires. Bref les Français sont pour la bagarre mais en ont-ils vraiment mesuré toutes les conséquences ?
Vendre du papier
Dans l’actualité également un anniversaire.
Il y a 70 ans étaient créé la coupe d’Europe des clubs de foot ancêtre de la ligue des champions de l’UEFA. Et inventée par 4 journalistes de l’Equipe emmené par Gabriel Hannot, chef du service football du journal.
Ce matin le quotidien sportif leur rend hommage. Ils ont changé à jamais le visage du foot même si comme le reconnaissait à L’époque Jacques Godet il s’agissait surtout de » vendre du papier ». « Et remplir le quotidien avec ces matchs durant les creux des milieux de semaines ».
« C’est un enfer, il y en a partout »
Passons à un sujet encore plus trivial. Et là, il pourrait s’agir de vendre des serviettes en papiers : Les fientes de pigeon.
Ce n’est pas glamour mais c’est un vrai souci en ce moment signale le Parisien.
Surtout ne pas garer sa voiture sous des arbres, surtout faire gaffe avant de s’assoir en terrasse nous explique Candice Doussot.
Car la « colique pigeonesque » menace.
Alors pourquoi ? Et pourquoi maintenant ?
Et bien parce qu’au printemps le pigeon ramier se poste dans les marronniers et les platanes et se gave nuit et jour des petites feuilles vertes qui commencent à sortir. Et visiblement leur digestion est difficile...
« Bref c’est un enfer il y en a partout » témoigne un Parisien.
Le jeu et la chandelle
Mais va terminer avec un jeu de société. Ça peut être une idée pour le week end.
Dans les Echos, Lamia Barbot nous apprend qu’il y a un véritable boum de ce secteur d’activité. Et que les Français sont particulièrement créatifs.
Risk, Dixit, Dobble, Jungle speed, loups garou.
Tout ça se sont des jeux français qui se vendent comme des petits pains. L’imagination des créateurs tricolore est apparemment sans limites.
Permettons-nous peut être de leur suggérer une idée.
Une sorte de mixte entre Monopoly et combat de de Boxe. Et que l’on appellerait tout simplement « Droit de douane » !
Cela devrait faire un tabac...