Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Bonjour Michaël Darmon, les mesures annoncées par le Premier ministre durcissent le ton de l’exécutif face aux manifestants des "gilets jaunes", et confirment l’existence de deux lignes politiques face à ce mouvement.
C’est le nouveau en même temps : détermination et dialogue. On la vu : le pouvoir se montre déterminé à ne pas se laisser déborder sur le chapitre du maintien de l’ordre et de l’autorité face aux éléments violents des "gilets jaunes". Cette détermination se met en place au moment où le président de la République cherche les mots justes pour écrire sa lettre aux Français sur le débat national. Et alors que plusieurs ministres ont fait entendre leur voix depuis plusieurs jours pour privilégier le dialogue avec les "gilets jaunes" selon eux ne peuvent pas être réduits à des extrêmes.
C’est le sens des prises de positons de Mounir Mahjoubi et Marlène Schiappa deux membres du gouvernement, issus du premier cercle des marcheurs. Ils considèrent comme le dit Marlène Schiappa au Point que les "gilets jaunes" sont issus du modèle créé par l’élection présidentielle. Plus de syndicats et influents et partis déclinants. Ces marcheurs des premiers jours réclament un fait un retour aux sources : avec un principe selon eux, le macronisme, c’est bien. Il n’y a plus qu'à l’appliquer. Notamment le dépassement des clivages de la gauche et de la droite.
Et justement c’est un des ministres de droite qui est en train d'évoluer politiquement depuis le début de la crise, c’est le ministre de l’économie. Invité du Grand Rendez-Vous Europe1/Cnews/Les Echos, il a fait un pas supplémentaire qui ne passe pas inaperçu.
Oui, Bruno Le Maire l’explique : on ne peut pas rester bloqués face aux "gilets jaunes". Impossible de dire non à toutes leurs revendications. Il a donc proposé que la taxe d'habitation soit maintenue pour les contribuables les plus riches. Ce jour-là, Le Maire est conscient de jeter un pavé dans la mare de l'Elysée : ce sera au président de décider dit-il. Mais surtout c’est un signal à toute l’aile gauche de la majorité qui les t en phase avec leur demande de plus de justice fiscale. C’est un message à ses camarades venus de la droite : Le Cornu, Darmanin et surtout Édouard Philippe. Il se démarque d’eux.
Ce n’est pas le premier geste de ce genre : Le Maire a travaillé en étroite collaboration avec les députés de la commission des Finances pour trouver le financement des 10 milliards annoncés par le président. Clairement Le Maire anticipe un tournant dans le positionnement social du gouvernement quelque soit la forme donnée à ce tournant. Au passage il en profite une fois de plus pour se placer en contrepoint du premier ministre Édouard Philippe.