Tous les week-ends, à 6h51 et 8h20, évasion touristique et gastronomique avec Vanessa Zhâ et Olivier Poels. Ils nous font découvrir quelques pépites du patrimoine, et des bons plans en France et à l'étranger. De quoi vous faire voyager !
Vanessa, direction Notre-Dame de Paris
Alors pas pour l’admirer de l’intérieur, mais de l’extérieur en dormant dans un restaurant étoilé, face à Notre-Dame. Un très beau cadeau de Noël. Nous sommes à la Tour d’Argent. Cette institution gastronomique qui n’était à l’origine qu’une simple auberge, en 1582, est devenue mythique grâce à son célèbre canard au sang. C’est Frédéric Delair, le propriétaire au milieu du 19eme, qui codifie le cérémonial de la découpe du canard, et numérote chaque canard découpé depuis 1890. 1.200.000 canards aujourd’hui. Vous repartez même avec le certificat de votre canard numéroté, comme Gainsbourg ou encore la reine Elisabeth qui y avait fêté ses 20 ans. Ça regorge de belles histoires, le hall est tapissé de photos et d’objets historiques. À propos d’objet insolite, le sommelier se promène avec la bible des vins qui pèse 8 kg : 14.000 références. Je ne veux pas tout dévoiler mais sachez que le chef Yannick Franques a élaboré des menus Notre-Dame pour l’événement car on est bien attablés face a Notre-Dame.
Et alors après le diner on peut rester dormir ?
À l’étage en dessous, toujours face à Notre-Dame, la Seine et le quai de la Tournelle. Vous êtes dans l’Appartement Augusta, c’est un clin d’œil à la grand-mère d’André Terrail, le propriétaire. La 3eme génération de la famille, qui a repris la Tour d’Argent en 1911 : les Terrail. C’est l’âme de la Tour. Ce qui fait que vous ne vous sentez pas à l’hôtel mais dans une grande maison avec des codes hôteliers. Et l’équipe aussi porte cette ADN convivial tout en élégance : Nicolas, Martin, Régis le chef barman du Bar des Maillets. D’ailleurs, ne passez pas à côté de sa masterclass de mixologie, une belle rencontre. Il y a le choix entre une dizaine d’ateliers dans le forfait nuit. 2800 (nuit, petit déjeuner, déjeuner étoilé, 1 atelier argent). Et puis pour beaucoup de plus petites bourses : vous pouvez prendre un cocktail sur le rooftop, bruncher au bar des maillets ou déjeuner à la rôtisserie. Face a Notre-Dame, toujours.
Fiche Pratique
La Tour d’Argent : https://tourdargent.com/
Patatas bravas
Et viva Espagna ! L’une des stars des bars à tapas est la patatas bravas !
La patate sauvage ou forte, car la sauce doit être relevée. La patate arrive au 16e siècle et il est probable qu’on la faisait déjà frire un peu partout dans le pays (la frite s’est imposée en France après la révolution à Paris).
La consommation importante de la pomme de terre, de tout temps est liée hélas aux nombreuses famines qui ont touché le pays (comme l’Europe entière). On les agrémentait de nombreuses manières, notamment avec des sauces épicées.
Les patatas bravas et la sauce telles qu’on les connaît sont très récentes et elles seraient nées à Madrid, dans les années 60, dans les bars. Il faut dire que ça «cale» pas mal et que c’est très bon marché (on les appelle d’ailleurs parfois patatas a lo pobre).
La sauce originale a d’ailleurs pratiquement disparu et on rencontre un peu partout des variantes, mais je vais vous livrer le secret de l’authentique brava : 20 cl de bouillon, 2 cuillères à café de paprika piquant, le tout est épaissi avec de la farine. On trouve de nombreuses variantes avec de la sauce tomate, des poivrons, du piment, de l’aïoli…
Et puis il y a les patatas fritas. Pas de double cuisson dans la graisse de bœuf comme en Belgique, mais une seule cuisson dans de l’huile d’olives (on les coupe en gros dés).