Comment la viande de cheval est passée des laboratoires aux abattoirs ?

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ZOOM - C'est la question qui est au cœur de l'enquête révélée lundi sur un vaste trafic de viande.

L'INFO. Nouveau scandale en vue pour la filière de la viande. Les gendarmes ont lancé lundi un vaste coup de filet dans 11 départements français dans le cadre d'une enquête portant sur un nouveau trafic de viande de chevaux. Cette fois-ci, les bêtes seraient passées par des laboratoires scientifiques, notamment de l'entreprise pharmaceutique Sanofi. Quel est le parcours présumé de ces chevaux jusqu'à l'abattoir ?

• Que faisaient ces chevaux en laboratoire ? Chez Sanofi-Pasteur, la division vaccin de l'entreprise pharmaceutique, les chevaux servaient à fabriquer des médicaments et non à des tests médicaux, a assuré le groupe lundi. Le laboratoire "utilise des chevaux, pas pour des tests de laboratoire, mais pour fabriquer des médicaments". "Ce sont des médicaments, des produits biologiques qui sont injectés à des gens qui sont en danger de mort", a expliqué le porte-parole du groupe. Ces "sérums équins purifiés" sont des anticorps antirabiques (rage), antitétaniques (tétanos) et antivenimeux. Ils sont élaborés dans le centre de fabrication de sérums équins situé dans la Drôme.

viande de cheval

• Que deviennent-ils ensuite ? Sanofi-Pasteur utilise les chevaux, selon le porte-parole, pendant environ trois ans avant de les revendre "en précisant dans le certificat de vente, pas parce qu'il y a un danger mais par mesure de précautions, que ces animaux ne doivent pas intégrer la filière alimentaire", a expliqué le porte-parole. Une convention internationale établit en effet que tout animal ayant servi à des programmes scientifiques ne peut être reversé à la consommation humaine. "Ils sont identifiés avec des puces électroniques, pour la traçabilité", précise encore le laboratoire. Au cours des trois dernières années, Sanofi Pasteur indique avoir revendu "autour de 200 chevaux", en général à des écoles vétérinaires, à des particuliers et à des professionnels.

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Y-a-t-il eu fraude ? Selon les informations de France 3 Languedoc-Roussillon, plusieurs centaines de chevaux auraient été rachetés à Sanofi-Pasteur sur son site de d'Alba-la-Romaine en Ardèche par un marchand de chevaux du Gard. Ce dernier aurait ensuite revendu, les chevaux à un négociant à Narbonne, dans l'Aude. C'est là que la fraude semble se jouer. Un faussaire implanté dans les Alpes de Haute-Provence aurait ainsi permis d'établir de nombreux faux documents. Trois vétérinaires complices originaires du Gard, de la Drôme et du Cantal sont quant à eux soupçonnés d'avoir contribué au "blanchiment" des chevaux avant leur revente en abattoir. La plus-value est importante pour les fraudeurs. Les bêtes étaient revendues pour une dizaine d'euros par le laboratoire quand le prix pour ces mêmes animaux étaient fixé entre 500 et 800 euros pour la revente au laboratoire.