Au pied du stade où joue le club de rugby du RC Romanais Péageois, le portrait de Nicolas vêtu de son maillot, des bougies rouges et quelques mots de ses proches, comme "Pour toujours dans mon cœur, petit frère", sont posés pour rendre hommage à ce jeune homme de 22 ans, victime d'une fusillade dans la nuit de jeudi à vendredi devant une discothèque de Saint-Péray, en Ardèche.
>> LIRE AUSSI - Mort de Nicolas D. en Ardèche : la maire de Romans-sur-Isère refuse de banaliser ces «faits de société»
"S'il fallait défendre ses copains, il y allait"
C'est sur ce terrain de rugby que Nicolas avait commencé ce sport à l'âge de 6 ans. Il évoluait en tant qu'ailier, et récemment au poste de centre-arrière. Patrick Bodoin, coprésident du club où était également licencié le jeune Thomas tué à Crépol, peine à retenir ses larmes. "On est assommé, on est abasourdi. Nicolas était un fils, on l'appelait 'Kolbe' (en référence au joueur sud-africain Cheslin Kolbe, ndlr). Il portait bien son nom, c'était pas un bagarreur du tout, il était très gentil. Et s'il fallait défendre ses copains, il y allait", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Près d'un an après la mort de Thomas, le club pleure de nouveau l'un de ses joueurs. Une rose rouge à la main, Laurent est bouleversé. Éducateur dans ce club, il le voyait aux entraînements et jours de match. "C'était un gamin avec un bel état d'esprit. C'était quelqu'un qui avait de belles valeurs", se souvient-il. "Deux fois en l'espace d'une année, ça fait mal, aussi bien pour nous que pour les jeunes", poursuit l'éducateur.
"On a beaucoup de mal à s'en remettre", confie le maire de Saint-Péray
Jacques Dubay, le maire de Saint-Péray en Ardèche où le drame s'est produit, se confie à Europe 1. "C'est complètement inédit pour un maire de se retrouver devant une tragédie pareille. On a beaucoup de mal à s'en remettre. On a une pensée pour sa famille. Vraiment, c'est un coup de massue. On a un peu moins de 8.000 habitants, c'est une petite ville toute sympa, tranquille, avec cette boîte de nuit qui est ouverte depuis plus de dix ans, où on vient faire la fête, s'amuser... Donc, se retrouver avec cet événement et cette personne qui tire sur les gens, c'est juste incompréhensible. C'est pas ça la vie de nos communes."
"On est stupéfait, on trouve ça incroyable et on se dit qu'effectivement, à n'importe quel moment, ça peut arriver. On ne peut qu'être en soutien et dire qu'on est dans l'incompréhension totale. Mais, c'est vrai que c'est assez révoltant."
Propos recueillis par Antoine Bienvault
La tristesse des habitants sur le marché
Sur le marché de Romans-sur-Isère dimanche matin, c'est la même tristesse que traversent les habitants de la ville et des communes alentours. C'est le cas d'Angélique, mère de quatre enfants : "Des jeunes qui vont s'amuser, ils partent le soir et les parents ne les reverront jamais. On ne comprend pas, c'est de la barbarie. On pense aux familles, on pense aux amis... On ne peut être qu'émus". Une cellule psychologique devrait être mise en place en début de semaine.