L'info. Il lui avait payé la moitié du prix de sa chambre d'hôtel, la veille de son départ prévu en Syrie, ainsi que son ticket pour la navette vers l'aéroport. Pour cette assistance à une jeune candidate de 14 ans au djihad, un homme de 41 ans a été condamné à trois ans de prison, dont deux ferme, par le tribunal correctionnel de Paris, mardi. Une peine conforme aux réquisitions du parquet.
Un projet de mariage avec "Tony Toxico". Cette adolescente avait été retrouvée le 25 février 2014 à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, alors qu'elle était en partance pour Istanbul, en Turquie pour rejoindre la Syrie. Cette jeune fille, radicalisée depuis un an, allait à la mosquée et portait le voile en opposition avec sa famille. Ses parents avaient d'ailleurs signalé sa disparition après avoir reçu de sa part un SMS les prévenant qu'elle partait pour la guerre sainte.
Collégienne scolarisée en Isère, elle avait alors affirmé qu'elle devait rejoindre un certain "Tony Toxico", membre de l'organisation Etat islamique rencontré sur Facebook, pour se marier avec lui. Malgré ce départ avorté, l'adolescente, particulièrement déterminée, se serait mariée plus tard avec un djihadiste belge et se trouverait bien actuellement en Syrie.
Un simple service pour "un frère en religion". C'est justement par le biais de "Tony Toxico", que le prévenu a été chargé de jouer les intermédiaires. Sur le réseau social, le membre de l'EI lui avait demandé de prendre en charge la jeune fille. C'est ainsi qu'il avait payé la moitié du prix de sa chambre d'hôtel à Villeurbanne, dans le Rhône, la veille du départ prévu. L'homme avait également réglé son ticket pour la navette vers l'aéroport.
Dans le box, ce grutier en intérim portant la barbe et les cheveux courts, avait expliqué à l'audience qu'il avait rendu ce "service" à cet interlocuteur qu'il ne connaissait pas, car il s'agissait d'un "frère en religion". Pour sa défense, il avait invoqué la "naïveté" et la "bêtise", regrettant de ne pas avoir dissuadé la jeune fille.
Ben Laden, un "résistant". Mais ces explications ont peu convaincu le tribunal correctionnel de Paris qui a souligné la coloration "djihadiste" du contenu de son compte Facebook, qui aurait incité "Tony Toxico" à nouer contact. A la barre, le prévenu avait notamment décrit Oussama Ben Laden comme un "résistant". Invité à s'exprimer sur les attentats de Paris, début janvier, ce Lyonnais d'origine avait déclaré : "Je suis contre le meurtre de personnes civiles et innocentes", "Je ne suis pas Charlie, mais je ne suis pas Coulibaly non plus".
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