150 victimes dont 144 passagers et 6 membres d'équipage. Tel est le lourd bilan du crash de l'A320 de la Germanwings, mardi matin, dans les Alpes. 24 heures après l'accident de l'avion de cette compagnie low cost allemande, qui reliait Barcelone à Düsseldorf, les premiers visages des victimes se dévoilent. Présentation de ces destins brisés dans le crash le plus meurtrier en France depuis 1981.
Les deux chanteurs de l’Opéra de Düsseldorf. Deux chanteurs de l’Opéra de Düsseldorf, Oleg Bryjak et Maria Radner ainsi que leurs familles, font partie des victimes. “Nous avons perdu en Oleg Bryjak un interprète et un homme formidable. Nous sommes stupéfaits”, a déclaré Christoph Meyer, le directeur général de l’opéra. Le chanteur de 54 ans s’était produit dans les opéras du monde entier. Sa jeune collègue de 33 ans s’était elle fait remarquer au New York Metropolitan Opera en 2012 pour sa brillante prestation dans l’opéra Götterdämmerung (Le Crépuscule des dieux).
L'homme d'affaires belge. Christian, employé belge d'une usine de cosmétique, utilisait régulièrement l'avion pour son travail. Son frère, Claude, a livré un témoignage bouleversant à Europe 1. "Je lui disais régulièrement 'est-ce que tu te rends compte du danger, quand tu prends l'avion?' et il me répondait : 'Pour moi, c'est un outil. Et c'est le moyen le plus sûr de voyager'. Pour lui c'était un outil de travail, ça faisait partie de lui".
Les jeunes mariés marocains. Ils étaient jeunes, amoureux et venaient de célébrer leur mariage à Barcelone. Mohamed et Asmae, sa femme qui avait la double nationalité marocaine et espagnole, faisaient parties des passagers. Ils seront enterrés à Nador, au Maroc, d’où ils étaient originaires.
Les seize lycéens allemands en voyage scolaire. Leur histoire a fait le tour du monde. Seize lycéens allemands étaient à bord de l’A320. Ils venaient de passer une semaine dans un lycée près de Barcelone avec leurs deux professeurs dans le cadre d’un voyage scolaire. Le lycée Joseph-Konig, où ils étaient scolarisés, est sous le choc, et un accompagnement psychologique a été mis en place. Le maire de Lilars del Vallès, la petite ville espagnole qui avait accueilli les lycéens allemands, a confié que son établissement scolaire est sous le choc : "la Croix-Rouge et des psychologues sont sur place (...) ils prennent soin des enfants car toute l'école est touchée".
Les vacances d'une mère australienne et son fils. Carol et son fils Greig, âgé de 30 ans, venaient de commencer leurs vacances en Europe, où Greg devait y enseigner l'anglais cette année. Dave, le père de famille, resté en Australie avec sa fille Alex, a fait lire un communiqué devant le Parlement mercredi. "Ils seront pour toujours dans nos cœurs, nos souvenirs et nos rêves", a-t-il écrit.
Les six espagnols d'une même ville. Ils venaient tous de la même ville à environ une heure de Barcelone. Quatre travaillaient pour l'entreprise Nutrisport, qui produit de la nourriture pour les sportifs. Parmi eux, se trouvaient le propriétaire mais aussi le gérant de l'entreprise accompagné de son fils et de son filleul. Ils se rendaient en Allemagne pour la foire de Cologne, un événement gastronomique.
Une maman et son bébé en voyage pour des funérailles. Marina, originaire d’Espagne, laisse son mari anglais désemparé et inconsolable. Sa femme mais aussi son fils, âgé de seulement sept mois, étaient à bord de l’A320. La jeune maman revenait d’Espagne où elle avait assisté aux funérailles de son oncle. “Elle avait acheté ses tickets au dernier moment, elle voulait revenir à Manchester le plus vite possible afin de retrouver son quotidien”, a expliqué son mari dans un communiqué.
Les deux journalistes sportifs iraniens… mais leurs collègues miraculés. Milad et Hossein venaient d’arriver en Europe pour couvrir plusieurs événements sportifs raconte le Guardian, dont le match de dimanche entre Barcelone et le Real Madrid. Ils ont péri dans le crash mais leurs deux autres collègues sont des miraculés. Ils étaient, en effet, quatre journalistes iraniens à devoir prendre ce vol mais seuls deux sont finalement montés à bord. “On aurait du être mort, Dieu nous a sauvés”, a confié l’un des rescapés au Guardian.
La belle histoire : l’équipe de foot suédoise. Comme les deux journalistes iraniens, eux-aussi sont des miraculés. L’équipe de foot suédoise devait prendre le vol Barcelone-Dusseldorf. Mais ils ont finalement renoncé à le prendre. A cause d’une correspondance trop longue. Parfois vouloir gagner du temps vous fait gagner la vie.
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