En 2013, il avait enlevé sa fille de 18 mois pour partir faire le djihad en Syrie. Quatre jours après son retour en France, où il a été arrêté à Roissy, le suspect a été mis en examen samedi, à Paris. Il a été écroué.
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Il part avec sa fille et demande à sa femme de le rejoindre. L'affaire avait débuté le 14 octobre 2013 quand le père d'Assia, dont Mériam Rhaiem était séparée depuis juillet 2012, n'avait pas ramené leur fille chez elle après l'avoir gardée comme tous les lundis. Après lui avoir fait établir un passeport, il avait emmené sa fille en Turquie. Une fois sur place, il avait appelé régulièrement son ex-épouse, lui demandant de le rejoindre, ce qu'elle n'a jamais envisagé. Il lui avait aussi, selon elle, annoncé son intention de passer la frontière turco-syrienne avec leur fille pour rejoindre le Front al-Nosra, groupe jihadiste en lutte contre le régime de Bachar al-Assad.
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"Il n'a jamais combattu en Syrie". Samedi, Me Mauger-Poliak a cependant contesté que son client soit "un dangereux jihadiste", en expliquant qu'il n'avait "jamais combattu en Syrie". "Son rôle était de répartir la nourriture au sein du groupe armé qu'il avait rejoint", a-t-elle affirmé. "Il avait obtenu en échange qu'on mette à sa disposition un appartement du côté turc de la frontière, pour y mettre sa fille en sécurité", a-t-elle ajouté, affirmant que la petite Assia n'était pas allée en Syrie.
Le long combat de la maman pour récupérer sa fille. "Son seul souhait était de rassembler sa famille en Turquie", a-t-elle poursuivi. "Quand il a compris que la mère ne viendrait pas, il a décidé de lui rendre sa fille", a-t-elle ajouté. Me Sarah Mauger-Poliak a également affirmé que la petite Assia, aujourd'hui âgée de deux ans et demi, "n'avait jamais été dans une situation de danger" pendant la période durant laquelle elle avait été séparée de sa mère. Mériam Rhaiem, la maman, s'était battue pendant plus de dix mois pour retrouver son enfant, qu'elle avait finalement pu récupérer en Turquie début septembre.
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"Prêt à répondre de ces actes". Interpellé fin août, son père, âgé de 26 ans, a été expulsé mardi par la Turquie et placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête antiterroriste. Son avocat a assuré que son client était "soulagé" d'être de retour en France et "totalement prêt à répondre de ses actes". Présenté samedi à une juge parisienne, il a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", puis placé en détention sur décision d'un magistrat spécialisé.
Une autre procédure pour "soustraction de mineur". Il reste visé par une seconde procédure, une information judiciaire ouverte à Bourg-en-Bresse, dans l'Ain, le département où réside Mme Rhaiem qui avait porté plainte pour "soustraction de mineur" et "établissement de faux documents administratifs". Ces deux enquêtes distinctes pourraient être jointes, les faits étant intimement liés.
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